Les feux de forêt ont été multipliés par deux dans le monde en vingt ans, selon une étude

Un pompier freine l'avancée d'un incendie, le 13 août 2022 à Belin-Béliet (Gironde) - Thibaud MORITZ © 2019 AFP
Les incendies détruisent désormais deux fois plus de couverture forestière dans le monde qu'au début du siècle, selon une étude révélée mercredi. Par rapport à 2001, ils ravagent désormais chaque année environ 3 millions d'hectares de plus, une superficie équivalente à la Belgique, selon des données satellitaires compilées par le Global Forest Watch (GFW), le World Resources Institute (WRI) et l'université du Maryland.
70% des surfaces dévorées par les flammes en vingt ans concernent les forêts boréales, qui recouvrent une grande partie du Canada, de l'Alaska et de la Russie. Là, ce sont 53 millions d'hectares qui ont brûlé depuis 2001, soit quasiment la superficie de la France.
Les feux, selon l'étude, représentent plus d'un quart de la perte totale du couvert forestier depuis le début du siècle, le reste étant causé par la déforestation ou d'autres causes naturelles (tempêtes et inondations).
Des incendies facilités par les épisodes de chaleurs
Au final, la perte de couverture forestière due aux incendies augmente d'environ 4% par an, soit 230.000 hectares supplémentaires. Et environ la moitié de cette augmentation est due aux incendies plus importants dans les forêts boréales, "probablement le résultat du réchauffement des températures dans les régions septentrionales", notent les chercheurs.
Selon eux, le changement climatique est "probablement un facteur majeur" de ces augmentations. Les vagues de chaleur extrême, qui rendent les forêts arides, sont désormais cinq fois plus probables aujourd'hui qu'il y a un siècle et demi.
"Boucle incendie-climat"
Les grandes forêts boréales constituent parmi les plus grands puits de carbone de la planète. Leur destruction par les incendies entraîne des émissions massives de gaz à effet de serre, ce qui aggrave encore le changement climatique par une "boucle de rétroaction incendie-climat", ajoutent les responsables de l'étude.
"Dans ces régions boréales, le CO2 s'est accumulé dans le sol pendant des centaines d'années et a été protégé par une couche humide sur le dessus, explique à l'AFP James McCarthy, analyste de GFW. Ces incendies, plus fréquents et plus graves, brûlent cette couche supérieure et libèrent ce CO2."
Les chercheurs appellent les gouvernements à améliorer la résilience des forêts en mettant fin à la déforestation, très présente dans des territoires comme l'Amazonie, et en limitant certaines pratiques locales de gestion forestière, comme le brûlage contrôlé, très à risque pendant les périodes de sécheresse.