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Santé

Valls à Lyon: à quoi sert un laboratoire P4 spécialisé dans les virus mortels?

Une équipe médicale travaille dans la nouvelle aile du laboratoire P4 de l'Inserm, à Lyon, le 11 mai, 2015.

Une équipe médicale travaille dans la nouvelle aile du laboratoire P4 de l'Inserm, à Lyon, le 11 mai, 2015. - Philippe Desmazez - AFP

Le Premier ministre Manuel Valls a inauguré lundi à Lyon l'extension du laboratoire P4 Inserm/Jean-Mérieux, "le plus grand laboratoire européen de haute sécurité biologique", consacré aux virus mortels et qui a joué un rôle-clé dans l'épidémie Ebola.

Classe pathogène 4 ou P4. Cette plus haute classification recouvre les micro-organismes les plus dangereux, tel le virus Ebola dont une épidémie a ravagé l'Afrique de l'Ouest l'année dernière. Lundi, Manuel Valls a inauguré une extension du laboratoire P4 Inserm/Jean-Mérieux. Il était accompagné notamment de la ministre de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem. Cet agrandissement doit favoriser des avancées significatives, faisant de cette installation hautement sécurisée l'une des plus performantes au monde.

C'est dans ce bunker ultrasécurisé dans Lyon qu'en mars 2014, des chercheurs ont isolé le virus de la fièvre hémorragique Ebola. Une découverte qui a accéléré la réalisation d'un P4 en Chine à Wuhan. "Ce sont vos équipes qui ont isolé ce virus en Afrique de l'Ouest en mars 2014 et vous, qui en collaboration avec le CEA, avez mis en place le premier test de diagnostic rapide du virus Ebola", a insisté Manuel Valls, en saluant les personnels de l'Inserm.

Davantage de place, pour séparer virus et bactéries

"Le laboratoire P4, grâce au financement public, double sa surface" de 200 mètres carrés, "ce qui va permettre de séparer les activités recherche et diagnostic, de disposer d'une biobanque", a détaillé Manuel Valls. Le Premier ministre est aussi revenu sur la création d'une zone spécifiquement dédiée aux bactéries pathogènes, permettant de "continuer à faire avancer la recherche".

Cette extension n'étant pas encore opérationnelle, Manuel Valls a pu pénétrer dans le futur laboratoire de haute sécurité où seront examinées les bactéries pathogènes, comme les souches multirésistantes de tuberculose. Leur examen était impossible auparavant car "on ne mélange pas dans la même pièce virus et bactéries, les équipements n'étant pas les mêmes", lui a expliqué le directeur du P4 Hervé Raoul.

L'un des seuls laboratoires à travailler sur la tuberculose multirésistante

Selon le président-directeur-général de l'Inserm, Yves Levy, ce nouveau laboratoire sera avec celui d'Atlanta aux Etats-Unis, "les seuls P4 capables de travailler sur la tuberculose multirésistante". Manuel Valls a rendu hommage à Charles Mérieux, le fondateur de ce laboratoire ouvert en 2000 et financé via sa fondation et qui "rêvait de vacciner tous les enfants du monde". 

Le Premier ministre, qui avait auparavant visité le centre d'infectiologie du pôle de compétitivité Lyon Biopôle au côté du maire de Lyon Gérard Collomb et du président de la région Jean-Jack Queyranne, a dévoilé une plaque commémorant l'inauguration de cette infrastructure ouverte à toute la communauté scientifique nationale et internationale. "La France est à la pointe dans le domaine de la santé et de la biotechnologie", a souligné le Premier ministre, relevant qu'elle était "au 5e rang mondial pour la recherche".

D. N. avec AFP