Un pédophile belge de 39 ans demande le droit à être euthanasié

Un patient déambule dans un couloir de l'hôpital Sainte-Anne à Paris (image d'illustration) - Joël Saget-AFP
Il suit une thérapie depuis 17 ans, sans succès. Un pédophile belge âgé de 39 ans demande le droit à être euthanasié. Le quotidien 20 minutes a rencontré Sébastien et fait témoigner ce jeudi cet homme qui préfère mourir plutôt que de continuer à vivre sans parvenir à être soigné.
L'histoire de Sébastien illustre bien les difficultés à prendre en charge les profils comme le sien alors que le scandale de pédophilie dans le diocèse de Lyon continue de livrer chaque jour son lot de révélations, et un an après l'affaire de Villefontaine, qui a vu un directeur d'école mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur 66 enfants.
"J'ai fait une tentative de suicide"
Le quadragénaire dit être attiré par les mineurs ou les très jeunes majeurs mais assure n'avoir jamais agressé sexuellement quiconque. Il admet tout de même consulter des images sur internet. Il se dit hanté par son attirance pour les adolescents.
"Tout a commencé quand j'avais 15 ans. Je suis tombé fou amoureux d'un garçon de mon âge. C'était contraire aux valeurs de ma famille. Je n'ai jamais osé le dire. Mais je suis resté bloqué sur ce garçon et je suis tombé dans une profonde dépression. A 17 ans, j'ai rencontré un second garçon. A 20 ans, un troisième… C'en était trop! Alors, j'ai fait une tentative de suicide. J'ai commencé à me dire que j'étais pédophile. A l'hôpital, j'en ai parlé. On m'a répondu: Vous vous faites des idées. Passez à autre chose."
"On m'a dit que je n'étais pas un danger pour les enfants"
Depuis dix-sept ans, cet ingénieur enchaîne les séances chez les psychologues et les psychiatres sans parvenir à se soigner.
"J'ai passé quatre ans en hôpital psychiatrique. J'ai vu huit psychologues, quatre psychiatres, un sexologue. Je suis même allé me rendre à la justice en 2014. On m'a dit que je n'étais pas un danger pour les enfants et on m'a adressé à un autre psychologue."
L'homme aurait ensuite réclamé une castration chimique. Mais n'ayant jamais été condamné pour agression, elle lui aurait été refusée.
"Il n'y a que l'enfer qui m'attend"
Il a entamé des démarches en octobre 2015 en Belgique qui autorise l'euthanasie pour "souffrance psychique". Il a déjà choisi la date: Sébastien aimerait mourir le jour de ses 40 ans, "comme un cadeau", confie-t-il.
"Les gens ne comprennent pas que les pédophiles souffrent aussi. Mon but n'est pas de faire du mal aux enfants. Je n'ai pas de pulsion. Cela relève plus du sentiment amoureux. La société s'oppose à de telles relations. Et c'est normal. Alors, je ne veux plus rien. Il n'y a que l'enfer qui m'attend."