T-shirt "Jihad, je suis une bombe": la mère et l'oncle relaxés

Le t-shirt porté par le petit Jihad. - -
Ils comparaissaient tous deux pour "apologie de crime". La mère et l’oncle du petit Jihad ont été relaxés par le tribunal correctionnel d'Avignon. Le 25 septembre dernier, ils avaient envoyé l’enfant à l’école avec un t-shirt portant les inscriptions "Jihad né le 11 septembre" et "Je suis une bombe".
A l'audience le 6 mars, le ministère public avait requis une condamnation en laissant la peine à l'appréciation du tribunal. Les prévenus encouraient cinq ans de prison et une amende de 45.000 euros.
Le tribunal correctionnel s'est appuyé dans son jugement sur l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui prévoit que l'apologie de crime doit être non équivoque, pour prononcer la relaxe de Bouchra Bagour, 35 ans, secrétaire, et son frère, Zeyad, 29 ans, employé dans un restaurant.
"Une regrettable affaire"
"Je suis ravie, c'est une décision subtile et juridiquement motivée qui devrait mettre un terme à cette regrettable affaire", s'est réjouie Me Gaële Guenoun, l'avocate de Bouchra Bagour, absente à l'énoncé du délibéré "par discrétion".
C’est l’oncle qui avait offert le vêtement controversé au petit garçon, la mère qui le lui avait fait porter. Devant le tribunal, ils avaient rejeté toute "provocation" et invoqué la "maladresse". "On n’a jamais cherché à revendiquer la chose et défendre une cause", avait expliqué Zeyad Bagour.
Le maire de la ville déçu de la relaxe
"J'ai le sentiment que le droit ne rejoint pas la réalité telle qu'elle est perçue par les citoyens", a regretté le maire (UMP) de Sorgues, Thierry Lagneau, où est scolarisé l'enfant. Sa constitution de partie civile a été jugée irrecevable de fait.
Il a considéré la relaxe des Bagour comme "un aveu de faiblesse" qui "donne le sentiment que tout est permis".
Thierry Lagneau "a raté son coup, la justice et la loi n'ont pas emboîté le pas à ses manoeuvres politiciennes" en vue des prochaines élections municipales de 2014, a estimé l'avocat de Zeyad Bagour, Me Soliman Makouh, saluant "la sagesse" et "la qualité des magistrats".
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