L'état des abattoirs de volailles français épinglé par l'UE

Photo prise dans un abattoir français en 2007 lors d'une enquête réalisée par l'association L214, qui milite pour le bien-être animal. - -
Manquements, défaut d’hygiène, non-conformités aux règlements européens... La gestion des abattoirs de volailles français laisse à désirer. C'est ce qui ressort d'un rapport de l'Office alimentaire et vétérinaire européen (OAV), mis en ligne sur le site de la Comission européenne.
De sa mission menée en juin 2013, l'OAV note que les inspections qui y sont effectuées "s'écartent considérablement des exigences établies par le règlement". Elle souligne notamment que ces inspections sont faites "au niveau de l'abattoir par le personnel de l'exploitant" et non "par un vétérinaire officiel, comme le prévoit la législation".
Le Directeur général de l'alimentation "assume"
L'OAV note également que, "dans aucun des abattoirs visités", le personnel vétérinaire n'est resté sur place pendant toute la durée de l'abattage - comme la règle l'exige pourtant. Dans certains sites, il n'était même "sur place qu'une fois par semaine".
Le Directeur général de l'alimentation a reconnu mercredi que "oui", les effectifs étaient "inférieurs aux normes européennes", mais que la France estime ces normes "trop élevées". "On l'assume. Nos effectifs correspondent aux besoins: on a plus de 1.000 personnes dans nos 250 abattoirs", estime-t-il.
Manquements au niveau de l'hygiène
Mais outre ces défauts dans le contrôle, la mission européenne a relevé des manquements au niveau de l'hygiène. Tant au niveau des "surfaces" (sols, plafonds) que dans les pratiques : maniement des viandes et des cartons par les mêmes opérateurs, équipements poussiéreux au-dessus des viandes, températures excessives, couteaux insuffisamment nettoyés…
Le rapport souligne pourtant que "certaines améliorations" ont été apportées depuis le dernier audit effectué en 2008. Toutefois, "les inspections ante et post mortem sont toujours loin de satisfaire aux exigences de l'UE", note-t-il.
Non-respect du bien-être animal
La France se fait enfin épingler sur le non-respect du bien-être animal, puisque "l’efficacité du système de contrôles officiels des conditions de bien-être pour l’animal au moment de l’abattage est compromise par de nombreuse non-conformités".