"Les femmes sont trop taxées au quotidien", dénonce le collectif Georgette Sand
Le collectif Georgette Sand est reçu vendredi au ministère des Finances et des Comptes publics pour présenter ses revendications au sujet de ce qu'il appelle la "taxe rose". Les protections périodiques ne sont pas considérées comme des produits de première nécessité, et sont donc plus taxés que les confiseries, les plats préparés ou encore les sodas.
Pourquoi un briquet serait-il plus cher dans sa version rose que dans sa version bleue? Pareil pour des semelles, des rasoirs, un déodorant, du savons, du dentifrice, un jean ou du chocolat.
Le collectif Georgette Sand est parti en guerre contre le "marketing genré" qui coûte cher aux femmes. Sur son Tumblr Woman Tax comme sur son compte Twitter, l'association recense des différences de prix très fréquentes et difficilement justifiables entre la version féminine ou masculine d'un produit.
#taxerose “@emabrache: Trouvez l erreur ! #PointVert #inégalité #prix #coupe pic.twitter.com/h3vP8SlADy”
— Corinne Dillenseger (@CDillenseger) 3 Décembre 2014
Les tampons plus taxés que les sodas
Après avoir lancé une pétition signée par près de 14.000 personnes et été reçue par la secrétaire d'Etats aux droites des femmes, le collectif sera reçu vendredi au ministère des Finances et des Comptes publics pour présenter ses arguments. Le gouvernement prend d'ailleurs le sujet au sérieux puisque la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a été chargée d'une étude sur la question.
Le collectif Georgette Sand demande à l'Etat d'être exemplaire sur le sujet avec une revendication très concrète. Juliette Melba demande un abaissement de la TVA sur les protections périodiques au niveau des produits de première nécessité. Aujourd'hui les tampons sont plus taxés que les sodas alors que "ce sont des produits dont une femme ne peut pas se passer", rappelle-t-elle.
Et pour ceux qui estiment le sujet accessoire, rappelons qu’en Inde, "le roi du tampon" change la vie des femmes en fabriquant des serviettes hygiéniques bon marché. "Dans le sous-continent, 12% des femmes utilisent des protections hygiéniques, quand elles ont leurs règles. Les autres doivent se débrouiller", explique France Info.
Le but des Georgette Sand? Que les femmes soient "moins taxées au quotidien que ce soit par les distributeurs qui travaillent sur un marketing genré qui nous conduit à dépenser plus mais aussi de la part de l'Etat dont on aimerait qu'il donne l'exemple en matière d'inégalité".
D'autres pays se sont déjà saisis de la question des protections périodiques comme nos voisins d'outre-Manche.
En France, les tarifs discriminatoires longtemps pratiqués par les compagnies d'assurances à l'encontre des conducteurs masculins - jugés plus imprudents au volant - ont été interdits par Bruxelles fin 2012.

Karine LAMBIN
Journaliste
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