L'Etat condamné après le suicide d'un détenu

L'Etat a été condamné à verser 40 000 euros à la suite du suicide d'un détenu à la prison de Liancourt. - THOMAS COEX - AFP
Le tribunal administratif d'Amiens a condamné l'Etat à verser 40.000 euros aux parents et au frère d'un détenu qui s'était pendu en 2012 à la prison de Liancourt (Oise), en réparation du préjudice moral et financier.
Olivier D. avait été incarcéré en août 2011 à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), puis transféré en avril 2012 à Liancourt. Le 12 août, il avait été retrouvé pendu aux barreaux de la fenêtre de sa cellule avant de succomber une semaine plus tard à l'hôpital de Creil (Oise).
Les trois plaignants réclamaient 350.350 euros à l'Etat, estimant que l'administration pénitentiaire avait commis "une succession de fautes de nature à engager sa responsabilité", qu'elle était "parfaitement informée de la particulière vulnérabilité psychologique de Olivier Dias et du risque suicidaire le concernant" et qu'elle a donc "manqué à son devoir de vigilance et de surveillance (...)".
Pas de suivi psychologique
Dans son jugement du 8 mars, le tribunal a reconnu que l'administration pénitentiaire avait bien commis "une faute de vigilance de nature à engager sa responsabilité". La justice note que le détenu "restait constamment allongé dans son lit", qu'il "avait sectionné les fils électriques de la plaque chauffante sans que cet incident n'ait donné lieu à un rapport" ou encore que le suivi psychologique du détenu n'avait pas été assuré.
En outre, malgré les "changement" dans le comportement du détenu avant son suicide et la "teneur " des comptes-rendus médicaux, l'administration a décidé "sans motif" de mettre fin à sa mise sous surveillance particulière, relève le tribunal.