Joué-les-Tours: le parquet veut dissiper les "rumeurs"

La police sur les lieux de l'attaque, au commissariat de Joué-lès-Tours, le 20 décembre. - Guillaume Souvant - AFP
L'attaque du commissariat de Joué-lès-Tours est-il un acte terroriste? Pour le parquet de Tours, en charge de l'enquête, cela ne fait pas de doute. Une conférence de presse se tiendra mercredi à 11h30 pour couper court aux rumeurs qui circulent à propos de la mort de Bertrand Nzohabonayo, abattu le 20 décembre après avoir grièvement blessé deux policiers à Joué-les-Tours, en Indre-et-Loire.
L'objectif du parquet: confirmer sa version des faits, à savoir que l'agresseur des policiers a bien crié "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) en portant les coups de couteau, et qu'il a été tué par la police dans des circonstances de légitime défense.
"Le droit de connaître la vérité"
Une mise au point réclamée par la famille de Bertrand Nzohabonayo, qui souhaite que la lumière soit faite sur cette affaire. L'avocat des proches de l'agresseur avait souhaité lundi soir que les autorités produisent des "éléments objectifs" pour étayer l'accusation d'un acte commis au nom de l'islam radical, la thèse actuellement privilégiée, mais contredite par certains témoins. Un homme présent dans le commissariat dit en effet avoir entendu l'agresseur crier "Ah", et non "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) en portant les coups de couteau. D'autres témoignages affirment que le jeune homme a été interpellé de force par des policiers pour être entendu sur une agression survenue la veille, avec laquelle il n'avait finalement aucun lien, et qu'il ne se serait donc pas rendu de son plein gré au commissariat.
"Face aux versions données par plusieurs témoins, dont un à visage découvert, qui contredisent la version policière, la famille est légitime à poser des questions, elle a le droit de connaître la vérité sur les circonstances exactes de la mort" du jeune homme, a déclaré lundi l'avocat de la famille.
Des "déclarations sans fondements"
"Aucun élément ou témoignage recueilli à ce jour au cours de l'enquête, ne permet de remettre en cause la version des faits telle qu'elle résulte, non seulement des déclarations des fonctionnaires de police victimes, mais encore de celles de témoins tiers qui étaient présents dans le commissariat ou sur la voie publique", a réaffirmé lundi soir le parquet de Paris. La section antiterroriste du parquet de Paris avait d'ailleurs été immédiatement saisie après l'attaque du commissariat.
Selon une source judiciaire, les expertises balistiques confirment également le témoignage des policiers, accréditant la version de tirs dans le sas d'entrée du commissariat et à l'intérieur du bâtiment, et non à l'extérieur.