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Grèves

Taxis: les syndicats vont se "concerter sur les actions à venir"

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Après une journée de grève lundi, certains taxis ont poursuivi leur mouvement mardi matin, bloquant partiellement le périphérique parisien et rendant problématique les accès aux aéroports parisiens. Ils appellent à une nouvelle journée d'action le 13 mars.

"Il n'est pas question que nous bougions", tel etait le mot d'ordre des taxis qui bloquaient encore les portes de la Chapelle et de Clignancourt sur le périphérique parisien, tôt mardi matin. Le but etait alors de prolonger la contestation qui a mobilisé lundi plus d'un millier de taxis lors d'une grève. A la mi-journée, le mot d'ordre était quelque peu différent, puisque les syndicats des taxis parisiens ont indiqué qu'ils allaient décider mardi après-midi de la suite à donner à leur mouvement.

"Nous avons une intersyndicale à 15 heures pour se concerter sur ces mouvements spontanés et les actions à venir", Abdel Ghalfi en évoquant de probables actions "dans la semaine et la semaine prochaine". Cette intersyndicale "pour décider des suites" a été confirmée par Nordine Dahmane (FO).

Seule certitude, ils appellent à un nouvelle journée d'action pour le 13 mars prochain. Car à l'évidence, le fait qu'une délégation de chauffeurs de taxis ait été reçue dans la soirée à Matignon n'aura pas suffi. "Rien de concret", avait déploré la sortie le "conciliateur", syndicaliste de Force ouvrière Nordine Dahmane, dans la nuit de lundi à mardi.

Retour sur les événements d'un matinée mouvementée.

Des ralentissements sur le périphérique et autour des aéroports

Cap sur Roissy. Vers 8h avait débuté une opération escargot des taxis pour paralyser l'accès aux terminaux de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, comme le montre cette image captée en direct. Une centaine de taxis avaient été mobilisés par cette opération.

L'accès aux terminaux 2E et 2F, avait présenté des difficultés.

Autoroutes A1 et A86. Des manifestations ont été signalées sur ces axes à partir de 10 heures. Deux bouchons mobiles s'étaient formés sur l'A86 extérieur à hauteur de Thiais et sur l'A1 au niveau de Garonor.

Porte de Saint-Ouen à porte de la Villette. Le périphérique a été fermé à la circulation dans les deux sens, de la porte de Saint-Ouen à la porte de La Villette. Selon le centre régional d'information routière d'Ile-de-France, que la circulation a été rouverte pour le périphérique intérieur.

Porte de Clichy. De gros ralentissements ont été observés à cause des barrage mis en place sur le périphérique extérieur. Les trois voies de gauche sont très ralenties. Il faut éviter absolument la bretelle de sortie du périphérique au niveau de l’autoroute A1.

Porte de Clignancourt. A 6h, certains taxis bloquaient encore la chaussée extérieure du périphérique, selon notre journaliste sur place, avant d'être délogés par les forces de l'ordre.

Ailleurs dans Paris. Après avoir été délogés porte de Clignancourt et porte de Saint-Ouen, les taxis envisageraient d'autres actions. Un blocage a ainsi été déplacé au niveau des portes d'Asnières et de Clichy, au nord-ouest de la capitale, selon l'AFP.

Près de 200 km de bouchons en IDF, un peu plus que d’hab

Gros Ralentissements dus à des barrages au niveau de la porte de Clichy (periph extérieur). 3 voies de gauches très ralenties

Eviter absolument la bretelle de sortie du périph au niveau de l’Autoroute A1

Débat au sein de la profession et chez les automobilistes

Faut-il continuer ou pas le mouvement et faire route vers le périphérique parisien avec pour idée de le bloquer? Le débat avait fait rage au sein des taxis qui mènent ce matin une opération escargot à Roissy où selon un automobiliste sur place, il fallait "45 minutes pour parcourir 1,5 kilomètre".

Certains grévistes font valoir que l'image de la profession pourrait être mise à mal.

Du côté des automobilistes, la compréhension envers les taxis n'était pas toujours au rendez-vous et les avis restent partagés.

Les VTC dans le viseur

Longtemps protégée, la profession est de plus en plus concurrencée par les motos-taxis et les sociétés de VTC, qui ne peuvent travailler que sur réservation mais que les taxis accusent de prendre des clients à la volée. "Ils racolent aux aéroports", accusent les taxis.

Autre point d'achoppement, l'enregistrement d'un véhicule de VTC ne coûte que 100 euros alors que les licences des taxis (à 80% artisans et propriétaires de leurs licences) se négocient autour de 230.000 euros à Paris. L'assouplissement de la législation en 2009 a favorisé la multiplication des VTC, qui ont gagné mercredi dernier une nouvelle partie en obtenant la suspension du décret leur imposant un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client. Cette décision provisoire du Conseil d'Etat a attisé la colère des syndicats de taxis qui entendent bien relancer le mouvement de grève et les blocages d'ici, à la fin de cette semaine.

D. N. avec François-Xavier Ménage et Julien Migaud