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Police-Justice

Fermeture d'une mosquée à Villiers-sur-Marne: "un coup de pub" du ministère regrette le maire

La mosquée El-Islah à Villiers-sur-Marne est sous le coup d'une fermeture administrative.

La mosquée El-Islah à Villiers-sur-Marne est sous le coup d'une fermeture administrative. - Google street view

Le maire Les Républicains de Villiers-sur-Marne dans le Val-de-Marne a dénoncé jeudi la fermeture d’une mosquée de la ville après des soupçons de radicalisation. Pour lui, cette fermeture risque également de créer "un trouble à l’ordre public". L'opposition critique quant à elle "l'aveuglement" du maire.

La mosquée El-Islah à Villiers-sur-Marne est désormais fermée. Elle fait partie des quatre mosquées en Ile-de-France sous le coup d'une fermeture administrative annoncée mercredi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Sous couvert de but cultuel, ces lieux abritaient des réunions visant en réalité à promouvoir une idéologie radicale, contraire aux valeurs de la République et susceptible de constituer un risque grave d'atteinte à la sécurité et à l'ordre publics", a justifié le ministère dans un communiqué.

Mais pour Jacques-Alain Bénisti, le maire Les Républicains de la ville, cette fermeture n'est d'ailleurs qu'un "coup de pub" de Bernard Cazeneuve qui "ne s'attaque pas aux racines du problème, à savoir les salafistes eux-mêmes qui ne semblent pas être inquiétés", explique-t-il au site d'info 94citoyens. D'après lui, le ministère devrait plutôt "mettre hors d'état de nuire" les "20 à 30 personnes issues de la mouvance salafiste" plutôt que de fermer la mosquée.

La crainte de "prières de rues"

Le maire craint d'ailleurs que cette fermeture n'entraîne des troubles à l'ordre public avec l'apparition de "prières de rues" pour les fidèles n'ayant plus de lieu de culte. Il dénonce aussi les motifs invoqués pour fermer la mosquée. Elle aurait été fréquentée par le père d'Hayat Boumedienne, compagne d'Amédy Coulibaly, l'auteur de l'attentat de l'Hypercacher. Une mosquée qu'il aurait quittée il y a deux ans, assure le maire. La mosquée aurait également hébergé une école coranique clandestine, découverte au cours d'une perquisition au mois d'août. L'existence de cette école manque jusqu'alors de "preuves" selon le maire. Un point de vue critiqué par l'opposition PS de Villiers-sur-Marne qui dans un communiqué a salué "la décision courageuse du Ministre" d'ordonner la fermeture. L'opposition de gauche dénonce surtout "une vision clientéliste des relations communautaires" de la part du maire et de la municipalité qui ferait preuve d'"aveuglement" concernant la mosquée El-Islah.

De leur côté les fidèles regrettent la fermeture. S'il respectera l'arrêté préfectoral, Ali Oumari, le président de la mosquée l'assure au Parisien "il n'y a jamais eu de liens avec le terrorisme ici".

C. B