Etiquettes mensongères: une ONG dénonce 5 produits vendus en France

Foodwatch veut pousser les fabricants français à jouer la transparence - -
L'ONG allemande Foodwatch vient de lancer une pétition contre Michel-Edouard Leclerc, le médiatique patron de l'enseigne éponyme. Pour sa première campagne en France, le spécialiste de la dénonciation des fraudes alimentaires cible cinq produits aux étiquettes mensongères.
Créée en 2002 dans la foulée du scandale de la vache folle pour défendre les consommateurs, Foodwatch a présenté mardi à Paris des filets de dinde, une vinaigrette "aux tomates séchées", des yaourts bio "aux fruits", des tortellini "au jambon cru et parmesan" et une soupe en sachet dont elle conteste les appellations, estimant que ces "ruses des industriels" induisent les clients en erreur.
> Des filets de dinde composés de 84% de viande
Pour les tranches de filet de dinde "100% filet", le produit ne contient que "84% de viande, le reste c'est de l'eau, des additifs et du sel" a-t-elle remarqué: "Ainsi le consommateur paye six tranches de dinde, en réalité l'équivalent d'une tranche sur 6 n'est que de l'eau".
Leclerc n'a pas souhaité répondre: pour la peine, Michel-Edouard Leclerc, le patron des hyper et supermarchés E.Leclerc, se retrouve la cible de la première pétition de l'ONG dans l'Hexagone, "Non à la dinde à l'eau!".
> Une soupe au bœuf... sans bœuf
Chez Nestlé, la "soupe Maggi boeuf-carottes aux vermicelles" comporte, malgré son nom, 0% de boeuf et "1,1% de jus de cuisson" avec "5,5% de carottes".
Selon Foodwatch, l'industriel, questionné à ce sujet, a fait valoir que son produit respectait "le code de bonnes pratiques". Or ce code a été "élaboré par le Syndicat national des soupes et potages dont la mission est de défendre ses adhérents!" souligne Ingrid Kragl, la directrice de l'information de Foodwatch France, qui conteste cette double casquette de juge et partie.
> Des yaourts aux fruits bio... sans fruits
Pour chaque produit, Foodwatch a contacté l'industriel et réclamé des explications, rarement obtenues puisqu'"aucune loi ne contraint les fabricants à la transparence", a souligné Ingrid Kragl. Le pire étant que "les fausses déclarations sont légales" au regard de la loi française.
Ainsi, les yaourts "bio aux fruits rouges" n'en continennent pas un gramme, mais "seulement des arômes pas bio du tout" insiste l'ONG.
> Une vinaigrette avec de l'huile d'olive... au colza
Quant à la vinaigrette "huile d'olive extra, vinaigre balsamique, tomates séchées" de Puget, malgré la photo appétissante qui renvoie aux tables provençales, elle ne contient que 1% de tomates, et surtout de l'huile de colza et du vinaigre blanc.
Enfin, la farce des tortellinis contient en réalité 24% seulement de jambon, le reste se partageant entre de la fécule, des flocons de pomme de terre et de poitrine de porc. Sur ce point, le fabricant Lustucru a refusé de répondre.
Pour Foodwatch, "le but n'est pas que le fabricant change de recettes mais qu'il joue la transparence, éventuellement qu'il modifie certains ingrédients".