Procès à Créteil d'un convoyeur de fonds après une folle cavale dans les îles

Une salle de la cour d'assises de Créteil, dans le Val-de-Marne, où est jugé François Chamorro. - Thomas Samson - AFP
L'histoire de François Chamorro tient du scénario de cinéma, mais pourrait se terminer par vingt ans de réclusion criminelle à l'issue de son procès, vendredi, aux assises de Créteil. L'homme de 52 ans, ancien convoyeur de fonds, est jugé pour un vol à main armée de 981.000 euros, qui l'a entraîné en cavale durant dix ans et un jour, de Marseille à Saint-Domingue. Retour sur un homme qui jugeait sa vie vouée à l'échec et voulait la marquer par un "coup d'éclat", dira de lui son avocat, Me Marc Mandicas.
Le 7 mai 2003, François Chamorro, employé taciturne de la société de transports de fonds Témis, arrive au travail avec une bouteille de champagne. "J'ai une bonne nouvelle à fêter avec vous", glisse l'homme à ses collègues, intrigués. Tous trois se trouvent alors dans un entrepôt du marché de Rungis. François Chamorro les laisse ouvrir la bouteille, puis sort deux revolvers. Sous le regard médusé de ses collègues, et sans faire feu, l'homme remplit un sac de coupures destinées à la Banque de France, et prend la fuite dans une voiture de location. Commence alors la descente aux enfers de cet employé, passionné de stratégie militaire, et dont l'enquête montrera qu'il avait minutieusement préparé son coup.
L'homme atterrit d'abord dans un hôtel de région parisienne, où les policiers retrouvent une partie du butin, près de 200.000 euros. Il fuit ensuite et se retrouve à vivre "à la sauvage" durant plusieurs mois en forêt de Courcouronnes, dans l'Essonne. "Il se cachait dans un trou qu'il avait creusé, avec son magot. Le week-end, il allait se laver à l'hôtel", retrace
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