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Police-Justice

Boulogne-sur-Mer: elle devient passeuse de migrants par amour

Le Centre de coordination opérationnel conjoint avec la Grande-Bretagne situé à Calais.

Le Centre de coordination opérationnel conjoint avec la Grande-Bretagne situé à Calais. - Philippe Huguen - AFP

Une quadragénaire a été interpellée à Calais, au début du mois, avec deux ressortissants pakistanais dans le coffre de sa voiture. Condamnée à une peine de prison par sursis, elle dit avoir agi pour "les aider".

Ce n'est pas l'appât du gain qui a poussé cette femme de 47 ans à se mettre hors-la-loi. Mais une histoire d'amour. Originaire de Boulogne-sur-Mer, dans le Nord-Pas-de-Calais, elle a été arrêtée le 5 octobre sur le port de Calais par la Police aux frontières (PAF).

Dans le coffre de sa voiture, les agents ont trouvé deux personnes de nationalité pakistanaise qui espéraient rejoindre la Grande-Bretagne. Pendant presque un an, cette mère de deux enfants, divorcée, au profil irréprochable, rendait service à des migrants jusqu'à les faire passer la frontière. Récemment, elle a été condamnée à six mois prison avec sursis, rapporte lundi La Voix du Nord. Retour sur les faits.

Trois Indiens en août dernier

Il faut remonter à la fin de l'année 2014. A l'époque, cette quadragénaire partage son temps entre son travail et le bénévolat. Elle a l'habitude de se rendre à Calais pour apporter vêtements et nourriture aux migrants qui vivent dans la "jungle". Là-bas, elle fait la connaissance d'un Indien, dont elle tombe amoureuse.

Alors qu'ils entament une relation, l'homme finit par passer en Angleterre. Très éprise de lui, la femme n'hésite pas à faire des allers-retours outre-Manche pour aller le retrouver. Puis un jour, il lui demande de venir en aide à deux autres migrants en les transportant dans le coffre de sa voiture. Ce qu’elle accepte. La situation se complique dès lors: de bénévole, elle devient hors-la-loi. 

"Je sais que c’est illégal mais j’étais persuadée que leurs vies seraient meilleures en Grande-Bretagne. Je ne vis pas dans le luxe mais je n’ai pas besoin d’argent. J’ai fait ça juste pour aider, sans penser aux conséquences", a-t-elle plaidé, en pleurs, lors de son audition. 

Au passage, elle reconnaît même avoir également fait passer trois ressortissants indiens au mois d'août.

Des transports rémunérés

Cette entreprise non motivée par l'argent n'a pas convaincu la substitut du procureur, qui a rappelé au cours de l'audience que pour ce voyage, la Boulonnaise devait tout de même percevoir 1.100 livres, soit environ 1.500 euros. "Elle ne peut pas ignorer la situation des migrants et elle a agi en toute connaissance de cause", a insisté la magistrate.

Alors qu’une peine de 12 mois de prison dont 6 avec sursis était requise, le tribunal semble avoir été sensible au témoignage de cette femme amoureuse: l'amante a finalement été condamnée à une peine de 6 mois de prison avec sursis.

M.G.