Panama Papers: le proche du FN Frédéric Chatillon organise sa défense préventive

Frédéric Chatillon, proche du Front national, se défend d'avoir participé au système d'évasion fiscale Panama Papers. - Capture BFMTV
"J’aurai droit demain (mardi, Ndlr) aux honneurs du Monde dans l’affaire de Panama Papers". Sur son compte Facebook, Frédéric Chatillon affirme ce lundi qu’il fera partie des prochains noms cités dans l’affaire d’évasion fiscale à l’échelle mondiale, révélée par 105 médias dans 76 pays. Plusieurs noms de personnalités françaises sont déjà apparus et une enquête a été confiée en France à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales.
Sur Facebook, Frédéric Chatillon prend les devants, révélant que des journalistes du Monde l’ont "interrogé il y a quelques semaines" par le biais de son avocat sur des investissements réalisés en Asie. Expliquant qu’il a mis à leur disposition des documents, il estime que leur but "est de créer le trouble et la suspicion". En cause, la proximité de cet ancien dirigeant du GUD avec le FN, qui rendrait selon lui le sujet "sexy".
Frédéric Chatillon est en effet à la tête de Riwal, une société de communication prestataire du Front national, visée dans l’enquête sur le financement des campagnes de 2012 du parti. Dans ce cadre, il a été mis en examen en 2015 pour "faux et usage de faux", "escroquerie", "abus de bien social" et "blanchiment d’abus de bien social" .
Une société créée par Mossack Fonseca dans le montage
Si le nom de Frédéric Chatillon doit être mentionné dans l’affaire Panama Papers, c’est, dit-il, à cause d’un investissement en Asie. Dans un long message détaillé, il explique que cet investissement s’est fait par le biais d’une entreprise appelée "Unanime France" dont sa société devait prendre "une participation minoritaire".
"Des conseils juridiques locaux nous conseillèrent fin 2012, plutôt que de créer une société ad hoc, de racheter une structure juridique préexistante, sans activité et ce pour un prix symbolique", écrit Frédéric Chatillon.
Unanime France aurait alors selon lui racheté une société basée à Hong Kong, appelée Time Dragon. Une société elle-même dirigée par "BVI Harson".
"Il semble que cette BVI ait été créée à l’origine par le fameux cabinet Mossack Fonseca", reconnaît Frédéric Chatillon. Or, ce cabinet d'avocats panaméen spécialisé dans la finance offshore est au coeur du scandale. C'est sur la base de documents de ce même cabinet qu'ont été révélés les noms des politiques, sportifs et célébrités cités dans l'affaire Panama Papers.
Frédéric Chatillon assure encore que la société BVI Harson "dissoute courant 2014", "n’a jamais eu de compte en banque et a uniquement servi à porter les parts de la société Time Dragon pendant six mois". L’homme d’affaires affirme qu’Unanime France "a payé les impôts qu’elle devait et a officiellement investi une partie de ses bénéfices dans une filiale à Hong Kong". Ce lundi, le Front national a publié un communiqué sur l'affaire Panama Papers, sans faire mention de Frédéric Chatillon. Florian Philippot, vice-président du FN a quant à lui affirmé lundi sur I-télé que son parti "assez pauvre" "n'a pas de compte offshore au Panama".