VIDEO - Macron présentera ses excuses au "illettrées" de Gad sur place

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a exprimé mercredi son regret d'avoir "blessé" des salariées de l'abattoir de porc . - Fred Dufour - AFP
Emmanuel Macron devrait-il suivre les conseils de Michèle Delaunay et "mettre un pied dans la vraie vie"? A-t-il simplement besoin de se roder à la communication politique? En tout cas, les propos du nouveau ministre de l'Economie sur les salariées de Gad ont heurté les intéressées tout comme de nombreux Bretons.
"Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées", a expliqué Emmanuel Macron mercredi matin sur Europe 1.
La colère montant au fur et à mesure de la matinée, les propos d'Emmanuel Macron on fait l'objet d'une question au gouvernement dans l'après-midi. La députée UMP Laure de La Raudière a dénoncé du "mépris" et des propos "inadmissibles". En lui répondant, le ministre de l'Economie a fait part de ses "regrets". "Je formule mes excuses les plus plates à l'égard des salariés que j'ai pu blesser, que j'ai blessés", a-t-il dit sous les huées d'une partie de la droite.
"Je les ai appelés pour m'excuser, mais je le ferai aussi directement et sur place. C'était tout le contraire de ce que je voulais faire", explique Emmanuel Macron au Télégramme. "La problématique de Gad, comme celle d'autres entreprises, c'est celle de femmes et d'hommes dont l'emploi est menacé, dont la formation initiale et continue est insuffisante, et dont la capacité à aller chercher du travail ailleurs est limitée par différents freins. (...) C'est tout cela que je voulais dénoncer."
"Une insulte"
"Je suis choquée, je ne sais pas d'où Emmanuel Macron tient ces propos", s'étonne Annick Le Guével, déléguée syndicale CFDT de Gad Josselin, auprès de Ouest-France. "Déjà, il n'y a pas une majorité de femmes dans l'entreprise, nous ne sommes que 40%", souligne-t-elle. "C'est une insulte aux femmes de Gad et aux femmes de l'agroalimentaire en général", ajoute Annick Le Guével.
"Les salariés d'en bas, on nous prend pour des illettrés", regrette sur BFMTV Nadine Hourmant. La secrétaire adjointe FO Finistère balance: "la France d'en bas n'oublie pas de faire sa déclaration d'impôt".
"Il aurait dit que pour une minorité d'ex-salariés de Gad, l'illettrisme et l'absence de permis de conduire constituent un frein au retour à l'emploi, que c'est extrêmement difficile, je n'aurai rien eu à redire", réagit Olivier Le Bras, ancien délégué FO de Gad Lampaul, qui regrette "un méconnaissance du dossier", dans Le Télégramme. "Nous sommes une population à faible qualification, avec très peu de diplômes, en effet. Mais le phénomène d'illettrisme comme je l'entends, comme de ne pas pouvoir écrire un CV, c'est marginal", ajoute-t-il.
Un député UMP appelle à la démission
Le député UMP des Côtes d'Armor, Marc Le Fur, réclame la démission d'Emmanuel Macron. "Les Bretons ont le sentiment qu'on les méprise", estime le député qui profite de l'occasion pour critiquer la "vision caricaturale" de l'ancien banquier "qui a travaillé chez Rothchild" et s'en prendre au gouvernement et à François Hollande.