Hollande : frondes en série des députés PS

Les désaccords ont toujours existé au sein du PS. Mais depuis quelques semaines, les députés de la majorité n’ont de cesse d’interpeller le président à travers des tribunes dans la presse. Retour sur des frondes en série.

Un mandat présidentiel n’est jamais un long fleuve tranquille. Mais quand les députés de la majorité cherchent des poux dans la tête de leur président, ça l’est encore moins. Cela fait six mois que François Hollande est président de la République, et les lettres ouvertes, appels ou autres tribunes des députés socialistes se multiplient pour lui demander de changer de politique. La dernière en date a été publiée mercredi, à propos de la Procréation médicale assistée.

Retour sur six mois de rappels à l'ordre.

• Premières protestations sur le cumul des mandats

François Hollande était président depuis trois mois, que déjà des désaccords sur le non-cumul des mandats se faisaient entendre dans la majorité. C’était une promesse phare du président, qui s’était engagé à légiférer pour empêcher les élus de cumuler un mandat parlementaire avec un mandat local.

En septembre, les premières voix s’élèvaient donc au sein de la majorité pour protester. Pas encore de tribune publique, mais des premières protestations des députés pour dénoncer "une mesure démagogique". La mesure, promise pour 2012, sera finalement votée au mieux en 2014… Si les parlementaires décident de voter pour.

• Appel pour le droit de vote des étrangers

Pendant ce temps, un autre sujet occupait déjà les députés de la majorité : le droit de vote des étrangers. C’était l’engagement numéro 50 de François Hollande, mais des rumeurs annonçaient qu’il pourrait l’abandonner pour la première partie de son mandat.

En septembre, 77 députés de la majorité publiaient donc un appel au président : "le droit de vote des étrangers, c’est maintenant". "Le temps presse", écrivaient-ils à François Hollande.

Si la mesure n’est pas encore abandonnée, son calendrier semble lui aussi repoussé.

• Demande de modification du cap

Le 17 décémbre dernier, ils étaient une quinzaine de membres du courant de la Gauche populaire - de l’aile gauche du PS - à écrire au président pour lui demander de modifier son cap. Dans leur lettre, ils réclamaient "la réforme fiscale redistributive" prévue par son programme, afin de "répondre à l’urgence sociale" en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs.

"Le scepticisme croissant des couches populaires et moyennes, qui ont pourtant joué un rôle-clé dans l’élection de François Hollande, nous invite à hiérarchiser notre action, car elles attendent d’abord des réponses fortes sur le terrain du pouvoir d’achat et de l’emploi", ajoutaient ces députés.

• Un courrier contre la PMA

Cette fois, c’est à Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, que les députés s’adressent. Après la décision du groupe PS à l’Assemblée nationale de déposer un amendement encadrant la Procréation médicale assistée à l’occasion de l’examen du texte sur le mariage homosexuel, les "anti" se font entendre.

Ils sont 27 à demander, jeudi, dans un courrier à Bruno Le Roux de ne pas les "inscrire comme signataires de l’amendement sur ce sujet dans le cadre du projet de loi (sur le) mariage pour tous", rappelant que la PMA pour les couples homosexuels "ne figure pas dans l'engagement 31 de François Hollande". Et le courrier ayant été envoyé à tous les députés PS, la liste des signataires pourrait encore s’allonger.