"Guerre de civilisation": Aubry n'approuve pas les propos de Valls

Après les attentats sanglants de vendredi, Manuel Valls a pour la première fois utilisée l'expression controversée de "guerre de civilisation" en parlant du "terrorisme" islamiste. Une expression qui a déclenché une avalanche de réactions négatives de la part de son camp. Dernière en date celle de la maire de Lille, Martine Aubry. Interrogée par BFMTV sur les propos tenus par le Premier ministre, l'ancienne Première secrétaire du PS a déclaré "ne pas être d'accord avec ces propos".
"Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c'est au fond une guerre de civilisation. C'est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons", a déclaré dimanche Manuel Valls lors de l'émission "Le Grand Rendez-vous" d'Europe 1-Le Monde-iTELE.
Si elle recouvre en réalité des définitions très fluctuantes, la conjonction des mots "guerre" et "civilisation" est devenue politiquement sensible ces dernières années, du fait de la référence au "choc des civilisations" popularisé par les milieux néoconservateurs américains et le président George W. Bush.
"Des conséquences négatives"
Problème, cette déclaration a eu pour effet de jeter un certain malaise du côté de la gauche. Le député socialiste des Yvelines Benoît Hamon a ainsi jugé lundi que l'utilisation du terme "guerre de civilisation" par Manuel Valls n'était "pas bonne" et pouvait "avoir des conséquences négatives", y compris sur "notre territoire".
Invité la veille sur notre antenne, Julien Dray, secrétaire national chargé de "l'alliance populaire" au PS, n'a pas non plus approuvé les propos du Premier ministre. En effet, il a estimé que "la civilisation arabo-musulmane n'est pas une menace par rapport à la civilisation judéo-chrétienne".