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"Claquée", l'opposition s'agace de la prolongation de la session parlementaire

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Les députés d'opposition se disent épuisés et déplorent que la session parlementaire se prolonge jusqu'au 9 août.

"Défais les valises, on reste à Paris !" Exaspéré par la prolongation de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale jusqu'au 9 août, faute d'accord entre les deux chambres sur la loi de moralisation de la vie publique, Jean-Luc Mélenchon se fâche sur Twitter: "L'Assemblée nationale convoquée le 9 août ! Le renouveau politique En Marche: voter la nuit, se réunir en août."

Le leader de la France insoumise l'a déjà plusieurs fois répété: il est exténué. Après le marathon présidentiel et les élections législatives, les débats houleux de l'Assemblée usent la patience de l'ancien sénateur. Vendredi, Jean-Luc Mélenchon se plaignait déjà de cette cadence: 

"Si vous voulez changer la politique, faut la rapprocher de la vie normale ! C’est pas normal de rester un 26 juillet jusqu’à 2h du matin à discuter sur des virgules et des points dans un machin dont tout le monde sait que ça sert à rien. Pourquoi nous avoir retenu ? Ils ont même pas dit à quel moment ça finit, cette histoire."

Le lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, propose quant à lui une lecture plus politique:

"J’ai peur que derrière ça, il y ait une volonté de communication de la part de l’Elysée. Pour montrer que le gouvernement est encore là au cœur de l’été, et de montrer du doigt ces vilains parlementaires qui ronchonnent. Mais on a le droit de dire qu’on nous convoque pour parler de choses peu importantes. Alors que sur des choses importantes il y a un silence qui est organisé. Je reviens à mon Code du travail."

Premiers de la classe

Les représentants de l'opposition, toutes étiquettes confondues, confient à BFMTV être au bout du rouleau: "Oui, vraiment, claqué", reconnaît ainsi le député Les Républicains Philippe Gosselin. "J'ai bien envie de partir en vacances quand même", ajoute la socialiste Cécile Untermaier. "On est épuisé", renchérit le non-inscrit Gilbert Collard. 

"Tout le monde est fatigué, et ce n'est pas très sain de travailler la loi dans cet état-là", conclut enfin Nicolas Dupont-Aignan.

À 28 ans, le jeune vice-président de l'Assemblée Sacha Houlié a, lui, de l'énergie à revendre et des échelons à gravir. Le premier de la classe de La République en marche affirme ainsi:

"Quand on a été élu pour travailler, pour représenter nos concitoyens à l'Assemblée nationale, on fait son travail. On travaille jusqu'au bout lorsqu'on est élu."

Il est rejoint dans cet élan stakhanoviste par le socialiste Boris Vallaud, ancien conseiller de François Hollande: "Quand je viens ici, j'ai vraiment conscience de la responsabilité qui est la nôtre. Ça donne plus d'énergie que de fatigue." Aucun test antidopage n'est prévu à la sortie de l'Hémicycle. 

Louis Nadau