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Asie

Typhon Haiyan aux Philippines: les autorités peinent à faire face

Une passante dans les rues dévastées de Tacloban, ce mardi 12 novembre.

Une passante dans les rues dévastées de Tacloban, ce mardi 12 novembre. - -

Tacloban, où 10.000 personnes auraient péri, est une ville fantôme. Sans soins ni nourriture, les survivants envisagent de fuir ou pillent les habitations encore debout.

Haiyan a touché près de 10 millions d'habitations, soit 10% de la population des Philippines. Dans la seule ville de Tacloban, l'une des plus dévastées, le plus puissant typhon à avoir jamais touché terre aurait causé la mort de 10.000 personnes, indiquaient lundi soir les Nations unies.

Quatre jours après son passage, les autorités peinent à faire face. Elles sont toujours incapables, pour l'instant, de fournir eau, nourriture, médicaments et abris aux survivants désespérés. Certains envisagent donc de prendre la fuite.

"Où est la nourriture, où est l'eau?"

"Il n'y plus rien pour nous ici", témoigne Carol Mampas, 48 ans et un enfant de trois ans. "Nous n'avons plus de maison, plus d'argent, plus de papiers. S'il vous plaît, dites aux autorités de nous aider! Où est la nourriture, où est l'eau?" Comme des centaines d'autres personnes, elle a passé la nuit dans l'aéroport de Tacloban et attend de prendre un vol pour fuir.

Dans les ruines, des cadavres. Dans les bâtiments encore debout, des survivants armés qui pillent ce qu'ils peuvent y trouver. Pour les décourager, les autorités ont donc annoncé le déploiement de véhicules blindés et ont imposé un couvre-feu.

Le président philippin, Benigno Aquino, a déclaré lundi l'état de catastrophe nationale. "Dans les jours qui viennent, soyez-en certains, l'aide va vous arriver de plus en plus vite", a-t-il indiqué.
Mais la pluie tombée dans la nuit de lundi à mardi, à l'approche d'une nouvelle dépression dans le sud de l'archipel, n'a rien arrangé.

Le délégué philippin à l'ONU en grève de la faim

Les Etats-Unis, qui avaient déjà envoyé des dizaines de Marines, ont annoncé un renforcement de leur aide. Londres a également annoncé l'envoi d'un avion de transport et d'un navire militaires.

De nombreux autres pays, agences et ONG, ont promis aide matérielle et financière. Un avion de l'Unicef avec 60 tonnes d'aide, dont des tentes et des médicaments, doit arriver mardi aux Philippines.

Enfin, le délégué philippin à la conférence internationale de l'ONU sur le climat de Varsovie a annoncé qu'il s'abstiendrait de manger jusqu'au 22 novembre, "par solidarité" avec ses compatriotes et "pour le climat". Il estime en effet le réchauffement climatique responsable de la catastophe.

M. T. avec AFP