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Défense de la paix, de la vie et des plus faibles: la visite du pape à Strasbourg

Le pape François a été accueilli mardi matin à Strasbourg par Ségolène Royal et Harlem Désir.

Le pape François a été accueilli mardi matin à Strasbourg par Ségolène Royal et Harlem Désir. - Patrick Herzog - AFP

Le pape François a effectué mardi matin à Strasbourg une visite éclair aux institutions européennes pour exhorter un continent en crise à rester ouvert aux étrangers et à continuer à œuvrer pour la justice dans le monde. Ce déplacement de quatre heures, le plus court d'un pape à l'étranger, l'a vu prendre la parole devant le Parlement européen et le Conseil de l'Europe.

C'est une grande première depuis 25 ans. Le pape François a rendu visite aux institutions européennes mardi matin en tant que chef d'Etat. La dernière visite de ce genre remonte à Jean-Paul II en 1988, juste avant la chute du mur de Berlin. Il a pris la parole devant le Parlement européen puis au Conseil de l'Europe lors de ce déplacement de quatre heures, le plus court d'un pape à l'étranger.

Le programme ne prévoyait ni célébration publique ni bain de foule. Les fidèles se sont contenté de suivre les deux discours sur un écran géant à la cathédrale, pour cette visite non religieuse.

>>> Ce live est maintenant terminé, vous pouvez retrouvez ci-dessous l'essentiel du déroulé de la visite:

13h40 - Le pape achève son discours devant le Conseil de l'Europe où il s'est montré timide sur la question de l'Ukraine et a porté un message similaire à son discours devant le Parlement européen. Il va maintenant reprendre l'avion pour rentrer au Vatican.

13h30 - "Nous pouvons légitimement parler d'une Europe multipolaire", estime François. "Les migrants (...) ont principalement besoin que leur dignité de personne soit reconnue", affirme le pape. 

13h20 - Le pape fustige une "culture du déchet" devant le Conseil de l'Europe, comme il l'a fait au Parlement européen et le fait régulièrement.

13h10 - "La paix est un bien à conquérir. Il faut privilégier les nouveaux dynamismes dans la société", affirme le pape. "Malheureusement, la paix est encore trop souvent blessée", reconnaît-il. " Elle l’est dans de nombreuses parties du monde, où font rage des conflits de diverses sortes. Elle l’est aussi ici en Europe, où des tensions ne cessent pas, note-t-il, sans citer explicitement l’Ukraine.

12h55 - Le pape arrive au Conseil de l'Europe pour le deuxième discours de sa visite éclair à Strasbourg.

12h50 - "Un prêche n'a pas sa place dans un parlement", estime Jean-Luc Mélenchon qui était contre la présence du pape. "Toutes sortes d'hypocrites l'ont applaudi", estime celui qui a préféré écouter le discours dans son bureau. Le pape "a évoqué le sort pitoyable des migrants et le fait que la Méditerranée ne doit pas être un cimetière", mais "les mêmes qui organisent le cimetière ont applaudi", dénonce-t-il.

Mis à part quelques critiques, le discours du pape au Parlement européen a été plutôt bien accueilli.

Pour l'écologiste français José Bové, "sur la jeunesse et le chômage, sur l'immigration, l'écologie, le message a été clair: l'Europe doit reprendre la main et ne pas s'endormir". Toutefois, a-t-il déploré, les députés européens ont parfois une attitude paradoxale, voire hypocrite: ils applaudissent le pape lorsqu'il met en avant les valeurs de dignité humaine, mais lorsqu'il s'agit d'en tirer dans leurs votes "les conséquences sociales, environnementales ou économiques, là il n'y a plus personne".

A l'extrême droite, la présidente du Front national français, Marine Le Pen, a confié sur BFMTV que le discours de François avait "résonné très agréablement à (ses) oreilles". Elle a salué l'attachement "marqué" aux "causes de l'immigration, ce qui est extrêmement juste" et les "accusations assez lourdes contre l'ultralibéralisme". Son père, Jean-Marie Le Pen, également eurodéputé, avait en revanche déploré avant le discours que le pape soit en faveur de "l'entrée massive des immigrants" en Europe.

11h58 - Le pape achève son discours par une quasi standing ovation. "L'heure est venue de construire cette Europe qui ne tourne pas autour de l'économie mais autour de valeurs". L'intégralité du discours est disponible sur le site du journal La Croix

11h57 - Le pape invite à "tout faire pour que l'Europe découvre ou redécouvre sa grande âme". Il estime qu'elle est liée au christianisme. 

11h55 - Le pape aborde comme prévu la question de l'immigration: "Il est nécessaire d'affronter ensemble la question migratoire. On ne ne peut pas tolérer aujourd'hui que la Méditerranée devienne un grand cimetière". Il appelle l'Union européenne à offrir "aide et accueil" aux migrants clandestins.

11h50 - Le pape recommande d'investir dans l'éducation, "à partir de la famille". Il estime qu'il est "nécessaire de redonner dignité au travail". Il invite aussi à "développer l'écologie humaine".

11h40 - Il rappelle "la disponibilité du Saint-Siège" pour un "dialogue utile, ouvert et transparent" avec les institutions européennes. "J'estime fondamental le patrimoine que le christianisme a laissé par le passé mais avant tout la contribution qu'il pourrait apporter aujourd'hui pour le présent et pour l'avenir", lance le pape qui constate "un grand vide d'idées en Occident". 

11 h 37 - En fustigeant la "culture du déchet", le pape critique l'euthanasie et l'avortement.  Le pape critique une société où l'être humain risque d'être réduit à un "simple engrenage". "Trop souvent lorsque la vie n'est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme, elle est éliminée sans trop de scrupules, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées sans soin ou des enfants avant de naître", dit le souverain pontife applaudi par certains eurodéputés.

11h35 - Le pape est très applaudi quand il critique en Europe "des style de vie égoïstes et une opulence insoutenable et souvent indifférente au monde environnant, surtout les plus pauvres". Il invite à "prendre soin de la fragilité des peuples et des personnes". "Trop de situations subsistent encore dans lesquelles les êtres humains sont traités comme des objets" dit le Pape à Strasbourg.

11h30 - Il déplore l'image d'une Europe "vieillie" devant le Parlement européen: "Le monde actuel est de moins en moins 'eurocentrique'". "Une des maladies que je vois se répandre en Europe est la solitude".

11h15 - Le pape est chaleureusement accueilli dans l'hémicycle européen. Martin Schulz prononce un discours dans lequel il dit son "honneur" de l'accueillir: "Vos paroles s'adressent à nous tous quelque soit notre foi."

11h05 - Le photographe François Régis Salefran a posté une photo sur Twitter de la dernière visite papale au Parlement. C'était en 1988.

11h00 - Pour Rachida Dati, eurodéputée interrogée par BFMTV, le discours du pape est "attendu dans tous les pays européens, c'est symboliquement et politiquement très fort. Aujourd'hui je trouve que l'Europe se désincarne. C'est important d'avoir aussi cette voix-là. Sur les sujets d'immigrations on peut se rejoindre, il est contre le repli sur soi."

10h50 - "Les couloirs du Parlement Européen bondés pour voir le Pape plus de 1.000 journalistes accrédités", tweete l'eurodéputée française Nadine Morano.

10h40 - C'est une poignée de main chaleureuse que se sont échangés François et Martin Schulz, le président du Parlement européen. Le drapeau du Vatican a été hissé devant le parlement et la marche pontificale a été interprétée avant l'hymne européen: L'Hymne à la joie de Beethoven. 

10h30 - Sur BFMTV, l'eurodéputé Jean-Marie Cavada se dit laïc mais n'est pas opposé pour autant à cette visite et rappelle qu'il est accueilli en tant que chef d'Etat. "J'attends qu'il insiste sur une inflexion sociale à l'intérieur des politiques européennes", explique-t-il. Il voudrait aussi qu'il "rappelle à l'Europe ses périmètres" et trouve des solutions pour les migrants.

Le pape François espère redonner de l'élan à une Europe plongée dans la crise et menacée de replis nationalistes.

10h00 - Le pape François a été reçu à sa descente d'avion par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, accompagnée d'Harlem Désir, secrétaire aux Affaires européennes. Des représentants des autorités religieuses comme l'évêque de Strasbourg,et des autorités européennes étaient présents pour le saluer dès son arrivée sur le sol français.

Karine Lambin