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Royaume-Uni

Le "faux époux Turenge" reconverti en photographe animalier rattrapé par son passé d'espion

Il y a 30 ans était coulé le "Rainbow Warrior" dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, par deux agents secrets français.

Il y a 30 ans était coulé le "Rainbow Warrior" dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, par deux agents secrets français. - Patrick Rivière - AFP

Alain Mafart avait participé à l'opération du sabotage du Rainbow Warrior, en 1985. Aujourd'hui, Greenpeace s'agace de sa possible sélection pour un concours de photographie organisé par le Musée d'histoire naturelle de Londres.

D'agent de la DGSE à photographe animalier reconnu. Alain Mafart, 65 ans, a connu deux vies très différentes. L'un de ses clichés, qui donne à voir la frimousse d'un petit macaque du Japon abandonné à la réconfortante caresse de sa mère, a séduit le public chargé de décerner le prix du "photographe animalier de l'année".

Si la photo est attendrissante, c'est le passé du Français qui fait aujourd'hui débat. Greenpeace conteste que l'ex-"faux époux Turenge" puisse être lauréat du concours organisé chaque année par le musée de Kensington, rapporte Le Monde.

L'organisation écologiste reproche à Alain Marfart le sabotage du Rainbow Warrior, en 1985. Le navire amiral de Greenpeace avait été coulé dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, alors qu'il était prêt à appareiller pour l'atoll du Mururoa afin de dénoncer la poursuite d'essais nucléaires français. Au cours de l'opération autorisée par le ministre de la Défense de l'époque, Charles Hernu, un photographe de l'organisation de défense de l'environnement avait trouvé la mort. Fernando Pereira avait voulu récupérer ses appareils après l'explosion d'une première mine magnétique. 

Fin de non-recevoir du Musée d'histoire naturelle de Londres

Pour Greenpeace, l'idée de voir récompensé l'ex-agent des services français, condamné à dix ans de réclusion par la justice néo-zélandaise pour homicide involontaire, est insupportable.

"Les qualités techniques et artistiques de la photo d’Alain Mafart ne font aucun doute. Mais nous voulons que les gens sachent qui est cet homme et de quoi il a été responsable. Il a tué un photographe de l’environnement au cours d’un acte de terrorisme d’Etat", s'insurge John Sauven, directeur de l’organisation au Royaume-Uni.

L'organisation demande au Musée d'histoire naturelle de "retirer cette candidature". Ce à quoi l'institution a répondu par une fin de non-recevoir.

Cinquante-deux photographies sont en compétition pour le prix. Le public a jusqu'au 10 janvier pour voter et sélectionner la meilleure.

David Namias