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Grèce : première grève générale pour Tsipras, soutenue par son propre parti

A man holds a placard next to the Greek parliament during a massive demonstration as part of a 24-hour general strike in Athens on November 12, 2015. Around 20,000 people demonstrated against fresh cuts in Athens, with sporadic outbreaks of violence, in the first general strike against the leftist government of Alexis Tspiras who swept to power on an anti-austerity ticket.

A man holds a placard next to the Greek parliament during a massive demonstration as part of a 24-hour general strike in Athens on November 12, 2015. Around 20,000 people demonstrated against fresh cuts in Athens, with sporadic outbreaks of violence, in the first general strike against the leftist government of Alexis Tspiras who swept to power on an anti-austerity ticket. - AFP PHOTO / LOUISA GOULIAMAKI

"En finir avec l'austérité". Il y a un an, Alexis Tsipras remportait les élections en Grèce avec ce slogan. Depuis l'accord "douloureux" signé en juillet entre les créanciers de la Troïka et le gouvernement hellénique, Syriza et le peuple grec marchent ensemble en signe de protestation contre le "néo-libéralisme extrême" mené par l'Europe.

Le gouvernement de gauche radicale du Premier ministre grec Alexis Tsipras faisait face ce jeudi sa première grève générale en Grèce. Près de 20.000 personnes ont défilé dans Athènes à la mi-journée, selon les chiffres des autorités, et environ 8.000 à Thessalonique, au nord du pays. Près de la place Syntagma, à Athènes, vers 11h30, un groupe d'environ 150 jeunes armés de barres de fer et de morceaux de marbre ont vandalisé des arrêts de bus et mis le feu à une voiture de la compagnie de télécommunications OTE, avant que la police ne réplique avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

Le mouvement, lancé pour 24 heures par les syndicats du pays, vise à protester notamment contre les hausses d'impôts et la réforme des retraites à venir. Il paralysait les administrations et les transports, y compris les vols intérieurs annulés par dizaines. Les hôpitaux n'assuraient que les urgences. Les musées et les sites archéologiques étaient fermés, et les journalistes étaient aussi en grève.

Lutter contre le "néo-libéralisme extrême"

Cette grève générale illustre la position ambiguë d'Alexis Tsipras, qui s'était attiré cet été la fronde d'une grande partie de son parti Syriza et d'un cinquième de ses députés, après avoir signé un nouveau plan d'aide internationale. Au point qu'il avait dû démissionner en août, pour se faire porter de nouveau au pouvoir en septembre à la tête d'une majorité débarrassée de ses contestataires.

Mais même Syriza a appelé jeudi à participer à cette grève contre "les politiques anti-sociales, d'un néo-libéralisme extrême" menées par le gouvernement... Syriza. Un paradoxe très commenté sur les réseaux sociaux.

"Je suis un peu perdu, là. On défile avec Alexis pour renverser Tsipras, ou avec Tsipras pour renverser Alexis?", se demandait par exemple un utilisateur de Twitter.

Plan d'aide: le "compromis douloureux" avec l'Europe

Alexis Tsipras lui-même avait qualifié en juillet le plan d'aide de "compromis douloureux" et de "retraite tactique" pour éviter au pays de faire faillite et de sortir de l'euro.

Faute d'alternatives, le gouvernement Tsipras a déjà fait adopter de nombreuses mesures du plan conclu en juillet, mais il reste des points de friction qui retardent le calendrier du versement d'une tranche de deux milliards d'euros. Le blocage concerne en particulier les saisies immobilières, au sujet desquelles Athènes est partisan de clémence, et le traitement des créances douteuses qui plombent actuellement le bilan des banques du pays.

Le ministre de l'Economie Georges Stathakis s'est cependant montré confiant mercredi, déclarant "que tous ces problèmes seront résolus d'ici samedi". Le gouvernement compte aussi réduire le montant des retraites dépassant 1.500 euros par mois.

la rédaction avec AFP