La Grèce, nouvel eldorado de la GPA

Dans cette clinique d’Athènes, c’est devenu une routine. Un gynécologue grec accueille l’une des mères porteuses. Jovelyn a été choisie par un couple de Français pour mettre au monde leur futur enfant.
"J’ai presque pleuré quand j’ai vu la mère biologique pour la première fois. Elle était en pleurs", raconte cette future mère porteuse. "Je veux être mère porteuse car je veux les aider. Je pense qu’on ne peut pas se sentir femme tant qu’on n'est pas mère. J’ai la possibilité de le faire, alors pourquoi pas?", interroge-t-elle.
Les embryons du couple seront implantés dans son utérus d’ici un mois. Jovelyn recevra de la part des parents une indemnité maximum de 10.000 euros.
Législation assouplie
On connaissait déjà les Etats-Unis, l’Inde ou la Thaïlande, mais la Grèce fait désormais figure de nouvel eldorado de la gestation pour autrui. En 2014, le pays a assouplit sa législation en matière de GPA pour l’ouvrir aux étrangers: Athènes a supprimé pour les couples souhaitant recourir à la gestation pour autrui et pour les mères porteuses l'obligation d'avoir leur résidence permanente sur son territoire, comme le relayait La Croix.
Seuls trois pays d’Europe ont légalisé la GPA, rappelle France Info: le Royaume-Uni (depuis 1985), la Roumanie (depuis 2004) et la Grèce (depuis 2002). Si en France, la GPA est interdite -comme en Allemagne, en Espagne, en Italie ou encore au Portugal notamment- aucun texte législatif n’encadre cette pratique chez un certain nombre de nos voisins. De fait, elle est donc tolérée en Belgique, en Pologne ou en Slovaquie, note la radio.
"Un boom" du tourisme de la GPA
Aujourdhui, la Grèce compte près de soixante cliniques d’aide à la procréation. Le prix de la GPA y est attractif: environ 30.000 euros au total, trois fois moins cher qu’aux Etats-Unis.
"En Grèce actuellement il y a un boom du tourisme médical. On a des couples qui viennent du monde entier", explique Kostas Pantos, médecin, directeur de la clinique Genesis. "Aujourd’hui, j’ai fait deux transferts d’embryons, un pour des Roumains, un autre pour des Australiens. Et parmi toutes ces fécondations in vitro, il y a bien sûr des demandes de naissances par mères porteuses."
Triada Baloukoudis, coordinatrice à la clinique Iakentro, est chargée de l’accueil des couples étrangers. Son téléphone n’arrête pas de sonner. Trois couples de Français sont en attente d’une GPA. Et la liste ne cesse de s’allonger. Il y a plus de demandes que de mères porteuses volontaires. "Le sujet est quand même un peu tabou ici en Grèce", reconnaît-elle. "Vous savez le prêt d’utérus c’est pas quelque chose de facile à accepter."
Malgré tout, on enregistre plusieurs centaines de naissances par mère porteuse chaque année en Grèce. Un chiffre en constante augmentation.