Référendum en Grèce: Berlin en colère, Podemos jubile en Espagne

Des Grecs fête la victoire du non au référendum à Thessalonique le 5 juillet 2015 - SAKIS MITROLIDIS, AFP
Après la victoire du "non" avec 61,31% selon les résultats définitifs, l'incertitude plane sur le maintien de la Grèce dans la zone euro. Dimanche soir, Berlin d'un côté, Paris et Rome de l'autre, ne semblaient pas en phase sur la réaction à apporter, et Athènes faisait mine de ne voir aucun problème à son retour dès lundi à la table des négociations.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande, se sont toutefois dit "tous deux d'accord sur le fait que le vote des citoyens grecs doit être respecté". Ils ont demandé la convocation d'un sommet de la zone euro mardi, selon un communiqué de la chancellerie.
Le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel a lui réagi de manière plus dure, affirmant que de nouvelles négociations des Européens avec Athènes paraissaient désormais "difficilement imaginables". Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a "coupé les derniers ponts" entre son pays et l'Europe, a ajouté Sigmar Gabriel, vice-chancelier du gouvernement d'Angela Merkel, dans un entretien lundi au quotidien Tagesspiegel.

Grexis, "un scénario réaliste"
Sur un ton plus mesuré, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré qu'il fallait "accepter" le résultat du référendum grec. "C'est le résultat d'un référendum auquel le peuple grec a pris part (...) La balle est dans le camp d'Athènes", a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni a assuré de son côté que les Européens devaient "recommencer à chercher un accord", pour sortir du "labyrinthe grec".
Le ministre autrichien des Finances Hans-Joerg Schelling, a jugé que le résultat du vote était "décevant" mais qu'il devait être "accepté". Son homologue slovaque Peter Kazimir a quant à lui affirmé que le "non" des Grecs aux propositions des créanciers du pays faisait du Grexit -une sortie de la Grèce de la zone euro- "un scénario réaliste".
"La démocratie l'a emporté en Grèce"
A l'inverse, Pablo Iglesias, le chef du parti antilibéral espagnol Podemos, allié du parti grec Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras, a estimé que la "démocratie l'a emporté en Grèce". "La joie se respire au siège de Syriza", a déclaré Rafael Mayoral, un autre dirigeant de Podemos, depuis la Grèce.
Le leader de la formation britannique eurosceptique UKIP, Nigel Farage, a quant à lui "salué" le vote grec. "Le projet européen est en train de mourir", a-t-il dit en rendant hommage sur Twitter au "courage du peuple grec face aux pressions économiques et politiques de Bruxelles".
En Irlande un comité de solidarité avec la Grèce, qui avait organisé des manifestations de soutien à Alexis Tsipras, a estimé que la victoire du "non" était une "répudiation definitive de l'austérité".
Ces premiers résultats témoignent d"une "forte confiance" du peuple grec envers le gouvernement Tsipras, a estimé pour sa part Konstantin Kossatchev, président du comité pour les Affaires étrangères au Conseil de la Fédération, chambre haute du parlement russe.