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Le rédacteur en chef de "Charlie Hebdo" en colère contre un article du "Monde"

Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, le 16 janvier à Pontoise, à l'enterrement de Charb.

Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, le 16 janvier à Pontoise, à l'enterrement de Charb. - Martin Bureau - AFP

Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, a dénoncé dans des termes très forts, dimanche, dans Media le Mag sur France 5, une enquête parue  dans le magazine du Monde, sur la reconstruction du journal.

"J'ai l'impression qu'il y a comme un acte manqué dans cette couverture. Comme si on avait voulu terminer ce que les frères Kouachi n'ont pas fini". Gérard Biard, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, interrogé par Média le Mag sur France 5, ne cache pas son énervement contre le numéro de M le Mag l'hebdo du Monde, paru le 21 février, titré "Une résurrection sous tension".

Une enquête signée Raphaëlle Bacqué y détaille les coulisses de la reconstruction, sans omettre les tensions au sein de l'équipe. "La tragédie qui a soudé les âmes a aussi fait ressurgir les conflits du passé", y écrit ainsi la journaliste, revenant notamment sur l'année 2008, où "l'équipe s'était déchirée".

"Des rivalités d'hommes"

Et pour cause, elle avait appris par un article du Monde que l'argent gagné en 2006 grâce au célèbre numéro "C'est dur d'être aimé par des cons", avait essentiellement été redistribué sous forme de dividendes aux actionnaires (Val, Cabu, Bernard Maris et Eric Portheault) alors que les journalistes étaient très mal payés. 

L'article du Monde évoque également "des rivalités d'hommes, des conflits de pouvoir et des désaccords politiques derrière cette méfiance jamais apaisée". 

"Verbes hauts et portes qui claquent"

Le Monde n'est pas le seul à évoquer l'épisode. Libération, dans un article intitulé "On a tous failli crever pour ce journal", daté du 24 février, Isabelle Hanne relate également comment l'équipe avait découvert "effarée", la redistribution des bénéfices sous forme de dividendes.

"Ces dernières semaines à Libé, devant la salle où se réunit Charlie, on a parfois entendu des applaudissements, des rires et des bruits de bouchons. Parfois, aussi, des verbes hauts, des réunions au sommet et des portes qui claquent", raconte également l'article de Libération, qui rapporte que l'équipe souhaite une "remise à plat des statuts, vers un actionnariat salarié à parts égales". Mais si la proposition fait consensus au sein de l'équipe, la direction souhaite "plutôt la continuité". Les tensions ne sont peut-être pas terminées, à Charlie Hebdo.

Magali Rangin