Incendie au camp de Canjuers: le Parc naturel régional du Verdon s'inquiète des répercussions sur la biodiversité

L'incendie au campement de Canjuers a parcouru 1800 hectares. - ULLSC7
Après quatre jours de lutte, l’incendie du camp militaire de Canjuers est maîtrisé. Les renforts venus d’autres départements ont quitté les lieux, le dispositif a lui été allégé, mercredi. Place maintenant à l’évaluation des dégâts et notamment sur la faune et flore locales.
Le camp militaire se situe dans le haut Var sur la commune d’Aiguines. Les 35.000 hectares de cette zone d’entraînements militaires s’étendent jusqu’au parc naturel régional du Verdon. Un vaste territoire classé qui accueillent des espèces d’animaux rares.
Une faune et une flore "rares et menacées"
Pelouses steppiques, forêts anciennes, zones humides, le camp militaire de Canjuers est reconnu "pour ses nombreux milieux naturels", assure Bernard Clap, le président du parc naturel du Verdon, dans un communiqué. Les plus de 30.000 hectares du site accueillent aussi une faune et une flore "rares et menacées" comme le criquet hérisson, la outarde canepetière, la pie-grièche ou la vipère d'Orsini.
Le président du parc naturel du Verdon, s’est rendu mardi au camp de Canjuers, sur invitation du commandant du camp militaire, pour faire le point sur la situation après l'incendie, a-t-il précisé dans son communiqué. Il s'est également fait le porte parole des riverains, inquiets pour leur patrimoine végétal local.
"Chacun ici s’interroge sur les modalités de démarrage de l’incendie et sur ses conséquences pour la nature, pour les paysages, sur l’eau, pour le pastoralisme et pour l’économie locale très dépendante du tourisme", indique-t-il.
Cette semaine, des habitants faisaient part de leur colère et de leur incompréhension. Alors que le département fait face à la sécheresse, le feu est parti après des tirs militaires.
La biodiversité victime de l'incendie
Si désormais le feu est maîtrisé, Bernard Clap a, lui aussi, retenu son souffle pendant les quatre longs jours d’activité du feu qui a ravagé 1.800 hectares de végétation, et dont les cendres ont volé des kilomètres à la ronde.
"Le feu a détruit des secteurs de grande biodiversité aux portes d’une des pépites naturelles de France, un grand site dont les paysages et la biodiversité sont mondialement reconnus", souligne le Parc national.
Avec cet incendie de grande ampleur, "c’est une partie de ce patrimoine et pas des moindres, notamment sur le Grand Plan de Canjuers, qui risque d’avoir été fortement impacté", insiste encore la direction du Parc. D'autant que le campement militaire est une "zone stratégique pour le pastoralisme" dans le Var.
La crainte du président du parc était que l'incendie franchisse la crête du Grand Margès. Un "scénario catastrophe" qui semble-t-il a été évité et qui aurait pu menacé un autre site "inestimable" et promorial pour le tourisme local: les Gorges du Verdon.
Le Parc naturel régional du Verdon se dit prêt "à contribuer à définir les contours du feu et ses impacts en particulier à la crête du Grand Margès où passe le chemin de grande randonnée GR99”.
Prochaine étape: dresser un bilan plus précis et identifier les éventuelles actions de restauration ou de prévention à mener. D'autant que cet incendie s'est produit alors même que le département du Var connaît une importante sécheresse.
Le camp militaire: une zone stratégique pour le pastoralisme
A l'année, les militaires partagent leur territoire avec éleveurs et leurs troupeaux dans le Var, rappelle Bernard Clap qui estime à 10.000, le nombre d'ovins présents.
Samedi, 2500 moutons avaient dû être évacués en catastrophe à cause de la progression du feu, avait expliqué à BFM Toulon Var, le capitaine Olivier Pécot des sapeurs-pompiers du Var.