"Inédit dans une démocratie européenne": Mathilde Panot dénonce le blocage de Tiktok en Nouvelle-Calédonie

La cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a protesté vendredi contre l'interdiction "inédite dans une démocratie européenne" du réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie et mis en doute les accusations d'ingérence de l'Azerbaïdjan formulées par l'exécutif.
"Je ne suis pas d'accord avec" l'interdiction de TikTok "parce que ce qui se fait généralement dans des territoires d'outre-mer se fait ensuite dans l'Hexagone", a déclaré Mathilde Panot sur BFMTV-RMC.
Elle a contesté la décision, prise dans le cadre de l'état d'urgence par le gouvernement qui estime que le réseau social est un des vecteurs de communication entre les émeutiers.
"Arrêter de voir des ingérences partout"
"Nous sommes face à un peuple entier. Nous sommes dans un fait colonial et je ne suis pas d'accord avec les restrictions de libertés", a-t-elle insisté.
"La situation est politique, c'est parce qu'ils ont rompu un processus de paix civile en passant en force en trois jours, ils ont réussi à détruire des années et des années de consensus", a-t-elle martelé.
Alors que le gouvernement justifie également cette interdiction du réseau social chinois par des craintes d'ingérence et de désinformation, de la part notamment de l'Azerbaïdjan, la députée a trouvé "extrêmement suspect de penser que l'Azerbaïdjan pourrait mettre 10% du peuple kanak dans la rue".
"Je crois qu'il faut arrêter de voir des ingérences partout et traiter les problèmes politiquement", a-t-elle plaidé.
De son côté, Tiktok a vivement réagi au blocage de son application, regrettant que la décision ait été prise "sans aucune demande ou question, ni sollicitation de retrait de contenu, de la part des autorités locales ou du gouvernement français".
Si les contenus de l'application sont inaccessibles depuis plusieurs heures, de nombreux internautes tentent de contourner le blocage en passant par des VPN, dont l'utilisation a bondi en Nouvelle-Calédonie.