PlayStation VR2: un casque qui en met plein les yeux, mais peut encore mieux faire

Près de sept ans après le tout premier casque de réalité virtuelle, Sony revient avec son PS VR2 - Sony
Bien souvent autonomes ou conçus pour des PC puissants, les casques de réalité virtuelle se sont multipliés ces dernières années sans que le marché ne s’envole pour autant. Le Meta Quest 2 se taille la part du lion avec son offre autonome et un gros catalogue d’expériences en tous genres. Mais pas de véritables gros jeux gourmands à moins de perdre en autonomie pour gagner en puissance en le raccordant à un ordinateur à l'aide d'un câble et rivaliser alors avec les HTC Vive Pro, Valve Index et consorts.
Jusque-là, les consoles de salon étaient les parents pauvres de la réalité virtuelle. Seul le PlayStation VR premier du nom avait légèrement démocratisé le sujet sur PS4, mais au prix d’un étrange casque dont l’installation était fastidieuse et le catalogue pas plus enthousiasmant que cela. Sony revient avec une seconde génération beaucoup plus ambitieuse. Le PlayStation VR2 ne s’adresse qu’aux possesseurs de PS5, mais il a haussé d’un ton ses capacités et, a fortiori, ses ambitions vidéoludiques.

Ses atouts
Une ergonomie repensée
Avec un casque qui va à l’essentiel (un produit, un seul câble pour le brancher à la PS5 et deux contrôleurs Sense), on installe le tout à peine la boîte ouverte. Oubliés la caméra à installer pour jouer, les PS Move à avoir en sus, mais aussi le boîtier externe auquel il fallait connecter de multiples câbles allant au PS VR et à la console. Un joyeux bazar qui appartient au passé désormais et permet de limiter l’encombrement.

Sony a repensé le design pour rendre le PS VR2 un peu plus ergonomique et léger à porter. En ce sens, le nouveau système d’ouverture via une pression sur le bouton à l’arrière est parfait pour élargir l’ovale avant de poser le casque sur votre tête et de resserrer le maintien grâce à la molette du bouton. On ajuste ensuite la distance entre les lentilles et les yeux pour bien positionner le pare-lumière afin d'éviter la fuite de lumière, grâce à un bouton au-dessus de la partie écran. Puis, la netteté de l'image se règle à l'aide de la petite molette située sur le dessus pour définir l'écart interpupillaire.

Aussi étrange que cela puisse paraître, il faut positionner le casque très bas à l'arrière pour bien caler la vision. Une fois le tour de main pris, il est parfaitement ajusté et peut être plus facilement supporté que son prédécesseur pour des sessions de jeu plus longues.
Les écouteurs sont intégrés et c'est assez pratique pour profiter du son. Il est aussi possible de brancher son propre système audio (casque ou écouteur) en défaisant le support pour fixer le tout sur la prise Jack présente sur l'arceau.

L’installation ultra simple
Une fois connecté à la console, le PS VR2 est prêt à l’installation. Vous verrez d’ailleurs sur l’écran TV tout ce qui se trame à l’intérieur du casque grâce à un système automatique de mirrorring. La configuration est extrêmement simple et détaillée une fois que le casque et les manettes Sense sont reconnus par la PS5. Le menu vous guide pour ajuster parfaitement le PS VR2 à votre tête, calibrer le regard pour mieux le traquer grâce aux deux caméras infrarouges à l’intérieur. Le tout est fait avec précision et aura des effets sur de nombreux jeux.
Vient ensuite la délimitation de l’aire de jeu en scannant la pièce du regard. Pour cela, le PS VR2 compte sur sa fonction passthrough qui fait "revenir dans le monde réel" en noir et blanc sans retirer le casque (il est possible d’appuyer sur un bouton aussi pour cela). Les capteurs embarqués en façade deviennent votre regard. Cela sera aussi utile pour vous alerter quand quelqu’un entre dans la zone. Il faut enfin choisir entre jouer debout et de manière mobile ou en position stationnaire (assise le plus souvent). En moins de cinq minutes, tout est prêt.
L’écran
L’écran Oled du PS VR2 est de bien meilleure définition (2000 x 2080 par oeil) afin de proposer du jeu en 4K HDR, à 120 images par seconde, digne de la PS5. C’est détaillé, clair et bien coloré. Le casque Sony se place clairement sur le haut du panier de la qualité d’image, bien aidé en cela par la puissance de la console. Cela permet aux jeux d’être beaux, avec des graphismes qui flattent la rétine. Le champ de vision porté à 110°, associé au tracking avancé des yeux (voir plus bas), offre une fluidité en jeu des plus agréables.

On tourne la tête pour voir tout autour de soi, pour repérer ses ennemis ou juste flâner. Pas de panique si vous n’êtes pas très à l’aise avec la réalité virtuelle quand les séquences s’accélèrent, Sony a tout prévu: une zone grisée à la limite du champ de vision peut être activée pour réduire ce dernier et éviter l’effet "mal de mer" que cela peut provoquer les premières fois quand le mouvement est trop important (en course, en action, etc.).

Et pour parfaire l’immersion, le PS VR2 embarque un moteur de vibrations qui va réagir en fonction de votre jeu (un choc sur un tir, un élément qui vous touche...).
Le tracking des yeux et des mains
C’est l’un des points forts du casque: le suivi oculaire. Vos yeux deviennent ainsi l'outil de commande dans de nombreux menus et il suffit ensuite de valider d’un clic à la manette. C’est extrêmement réactif et efficace. On attend encore les expériences qui en feront pleinement usage, mais les débuts sont prometteurs. Et il est possible de désactiver le suivi des yeux.

Le PS VR2 compense également l’absence d’une caméra externe avec quatre caméras embarquées directement en façade. Ce sont elles qui vont traquer l’environnement, mais aussi fonctionner de pair avec les manettes PS VR2 Sense et leurs multiples capteurs intégrés (gyroscope, capteur de mouvements, infrarouge, accéléromètre...) en les traquant.
Le casque offre bien plus de précision dans la restitution des mouvements, que ce soit pour tirer à l’arc dans Horizon Call of the Mountain ou pour gérer les tirs dans Star Wars, activer de la rame dans Kayak VR: Mirage. De plus, les Senses Controllers profitent des atouts de la DualSense initiale ou encore de la DualSense Edge pour les joueurs plus avancés: le retour haptique qui va faire vibrer la manette selon le moment du jeu, mais aussi des gâchettes avec différents niveaux de pression, selon les besoins.

Nos réserves
Le prix plus élevé que la console
Si le PS VR avait misé sur un prix inférieur à celui de la PS4 pour se faire un nom, ce n'est pas le cas de son successeur. Le PS VR2 s'affiche à 599 euros, 50 euros de plus que le nouveau prix de la PlayStation 5 et 100 euros de plus qu'à son lancement. De plus, il est vendu sans le moindre jeu. Il faudra donc rallonger la facture pour dépasser allègrement les 1100 euros pour jouer.
L'autonomie des manettes
Les PS VR2 Sense sont d'excellentes manettes qui tiennent bien en main. Elles ont été parfaitement étudiées pour que les boutons tombent parfaitement sous les doigts, gâchettes comprises. L'arceau ne gêne nullement et le système de tracking est impeccable. Mais elles ont malheureusement le même problème que leurs homologues de la PS5: l'autonomie n'est pas leur point fort et il faut souvent les recharger après une session de jeu. Nous avons péniblement atteint les 5 heures de jeu cumulées avant de devoir passer par la case recharge en USB-C x2.

Limité à la seule PS5
Le PS VR2 est fait pour la PS5 et c'est tout. Vous ne pourrez pas le relier à la PS4 ni à un PC. C'est bien dommage et limite son utilisation.
Pas de compatibilité avec les jeux PS VR1
C'est quand même la grande désolation pour ceux qui avaient investi dans des jeux pour le premier casque. Ils peuvent les mettre au placard avec le PS VR1. Aucun d'entre eux n'est compatible avec le PS VR2. La rétrocompatibilité n'a jamais été le fort de Sony et en réalité virtuelle aussi, le fabricant traîne initialement des pieds. En espérant que cette erreur pourra un jour être réparée. Elle pourrait dans un premier temps l'être éventuellement par les développeurs eux-mêmes, moyennant une mise à jour gratuite du titre existant...
Conclusion
Une fois encore, Sony se positionne en chantre de la démocratisation de la réalité virtuelle sur console. Le PS VR2 est une véritable montée en gamme qualitative de son premier casque, en ayant gommé quelques défauts du précédent et en renforçant l'immersion. Il arrive avec une trentaine de jeux au lancement (moins que le PS VR en son temps) qui vont toucher des publics très différents. Dommage qu'il ne puisse pas s'appuyer sur la bibliothèque préexistante. Cependant, sa qualité d'écran alliée à la puissance de la PS5 laissent entrevoir de grandes possibilités dans le futur. Avec le PS VR2, Sony s'offre aussi un atout de poids en matière d'expérience nouvelle pour sa console face à la concurrence. Mais pas encore de quoi aller jouer des coudes face aux casques pour PC, mieux armés en jeux et en polyvalence.