Tech&Co
Tech

"Nous soutenons cette loi": la fédération derrière la tribune des influenceurs regrette un texte "mal perçu"

L’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (UMICC) a regroupé 150 influenceurs pour signer une tribune dans le JDD. Depuis, de nombreux signataires se sont désolidarisés du texte.

"Nous regrettons que la tribune signée par des créateurs de contenu dans le JDD ait été mal perçue." Dans une réaction fournie à Tech&Co, l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (UMICC) corrige le tir après sa tribune signée par 150 influenceurs, parue dans le JDD ce dimanche.

Ce texte avait pour objectif "de faire de la pédagogie autour du métier de créateur", explique l’association. Le tout en amont du vote à l’Assemblée nationale de la loi sur la régulation de l’influence. Alors que le texte appelait à "ne pas casser" le modèle actuel du milieu, l’UMICC assure désormais qu’il soutient l’initiative lancée par Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie.

"Rien à perdre avec cette réforme"

Cette réaction intervient après que de nombreux signataires de la tribune s’en soient désolidarisés. Le texte a été jugé "très maladroit" par le youtubeur Squeezie, suivi par près de 18 millions d’abonnés. Se considérant "irréprochable et transparent" sur son travail avec les marques, Lucas Hauchard (de son vrai nom) estime d’ailleurs ne pas être "impacté par ces lois".

"Je n’ai rien à perdre avec cette réforme qui est destinée à réglementer des placements de produits immoraux, principalement faits par des influenceurs mal-intentionnés", a-t-il écrit sur Twitter.

Surtout, plusieurs signataires dénoncent un grand écart entre les raisons avancées pour récolter leur signature et les propos de la tribune de l’UMICC. "Lorsqu’on m’en a parlé il y a quelques jours, on m’a dit que [le projet de loi] serait hyper restrictif pour nous les créateurs, qu’un contrôle abusif serait imposé, etc…", précise ainsi Dr Nozman, également signataire.

Un meilleur encadrement

Même son de cloche chez Squeezie. "On m’a présenté cette tribune comme un moyen de nous défendre devant les lois trop extrêmes, qui auraient pu pénaliser à tort les honnêtes créateurs de contenu", se défend-il.

Des arguments qui entrent en conflit avec la réaction de l’UMICC adressée à Tech&Co. "Notre position est claire et n’a pas changé: nous soutenons cette loi", indique ainsi l’association.

Néanmoins, les créateurs de contenu s’accordent en revanche sur plusieurs points, présentés par l’UMICC dans sa réaction: "un meilleur encadrement du secteur, une plus grande protection des consommateurs et des mineurs, le renforcement des moyens de l’Etat ainsi qu’une meilleure prise en compte du travail essentiel des collectifs de victimes".

Pierre Monnier