Iran: face aux manifestations liées au prix de l'essence, le gouvernement coupe Internet

D'importantes manifestations se sont tenues ces derniers jours en Iran, pour protester contre la hausse annoncée du prix du pétrole dans le pays. Pour couper court à la mobilisation, le gouvernement a presque intégralement restreint l'accès à Internet.
Pour contrer les émeutes qui se tiennent dans le pays, le gouvernement iranien opte pour une parade radicale: perturber l'accès à Internet, et donc couper court aux velléités de mobilisation. D'après Netblocks, une association spécialisée dans la cartographie des libertés en ligne, moins de 10% des Iraniens auraient eu accès à Internet ces derniers jours, relève Wired.
Les manifestations s'inscrivent dans un contexte de rébellion contre une annonce faite par le gouvernement iranien: une hausse du prix de l'essence de près de 50%. En s'en prenant à l'accès à Internet, l'Iran parvient néanmoins à réaliser une démonstration de force.
Seuls quelques privilégiés, dont le dirigeant Seyed Al Khamenei, pouvaient encore s'exprimer sur Twitter ces dernières heures. Netblocks y voit le blocage le plus important constaté à ce jour. Le seul moyen de communiquer dans une telle configuration? Les appels téléphoniques.
Confirmed: #Iran is now in the midst of a near-total national internet shutdown; realtime network data show connectivity at 7% of ordinary levels after twelve hours of progressive network disconnections as public protests continue #IranProtests 📉
— NetBlocks.org (@netblocks) November 16, 2019
📰 https://t.co/1Al0DT8an1 pic.twitter.com/u6bVsfvOOm
L'Iran est loin d'être le premier régime autoritaire à s'en prendre ainsi à l'accès Internet pour faire taire ses opposants. La Russie a même pris une longueur d'avance en la matière. Le pays a mis en oeuvre début novembre son propre "Internet souverain". Le projet se dédie officiellement à protéger les infrastructures sensibles des cyberattaques les plus dévastatrices. La loi controversée est néanmoins perçue comme une menace pour la liberté d'expression dans le pays.
Elsa TRUJILLO
Journaliste
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