ChatGPT: la Cnil italienne prête à bloquer l'application dans le pays

L'intelligence artificielle générative d'OpenAI pourrait se voir être purement et simplement bloquée en Italie.

L'autorité de régulation du numérique italienne, l'équivalent de la Cnil en France, annonce que l'intelligence artificielle créée par OpenAI viole le règlement européen sur les données personnelles (ou RGPD), mais laisse néanmoins trente jours à l'entreprise américaine pour répondre à cette décision.

L'Italie avait en effet lancé une enquête sur le sujet en mars 2023, et a rendu une décision préliminaire ce lundi 29 janvier, et qui démontre, selon l'autorité, que l'agent conversationnel ne respectait pas le RGPD, au point qu'elle pourrait demander un blocage de l'application.

OpenAI ne respecte pas le RGPD

Avant que cela ne soit le cas, la Cnil italienne explique néanmoins qu'elle prendra en compte les travaux actuellement réalisés par le comité européen de la protection des données, qui regroupe l'ensemble des commissions de ce type. Elle s'attend également à ce que Sam Altman, le patron d'OpenAI, s'attarde sur le dossier, notamment pour formuler une réponse officielle à ses doutes.

Ce n'est pas la première fois que ChatGPT est dans le viseur de l'autorité en charge des données personnelles de l'autre côté des Alpes, puisqu'au moment de lancer son enquête, elle avait exigé un blocage de près de trois mois, notamment en raison de manquement autour de la collecte massive de données. Mais en réponse, OpenAI avait expliqué qu'il était possible de s'y opposer et avait ajouté une limite d'âge pour cette même collecte, permettant une accalmie qui n'a été que de courte durée.

La décision finale est désormais attendue pour la fin du mois de février, ou début mars, avec à la clef, un blocage pure et simple de ChatGPT en Italie, mais aussi une lourde amende, qui pourrait atteindre les 20 millions d'euros, ou 4 % de son chiffre d'affaires.

La fin de l'enquête et ses conclusions préliminaires jettent un froid alors qu'OpenAi s'est considérablement étendu, notamment en signant un partenariat de long terme avec Microsoft, qui a intégré ChatGPT dans son moteur de recherche, Bing, mais aussi au sein de Windows, avec Copilot, et de sa suite Office 365.

Sylvain Trinel