Epik: attention à cette appli qui transforme vos selfies en photos de classe des années 90

Une nouvelle tendance "Yearkbook AI" permet de créer, grâce à l'intelligence artificielle, une série de photos de soi dans le style des photos de classe américaine des années 1990.
De nombreuses personnalités s'y sont essayées, comme le Youtubeur Gastronogeek ou encore la streameuse maroco-canadienne Pokimane.
Mais, comme c'était le cas avec l'application de filtres controversée FaceApp, Yearbook AI pose de sérieux problèmes pour les données personnelles des utilisateurs. Epik AI, l'application à l'origine du dispositif, est une application qui utilise l'intelligence artificielle pour retoucher des photos de manière intelligente. Sur le Play Store, le magasin d'application de Google, elle affiche déjà plus de 50 millions de téléchargements. Le modèle "photo de classe" n'est qu'une des nombreuses options proposées.
Sur l'App Store d'Apple, l'application est aussi en première position des téléchargements dans la catégorie "photos".
Un risque pour les données
Mais cette dernière utilise la reconnaissance faciale pour pouvoir proposer aux utilisateurs une série de photos, et c'est là que le bât blesse. De cette manière, elle recueille un grand nombre de données biométriques sur les personnes qui l'utilisent.
Comme l'a remarqué Radio Canada, la politique de confidentialité d'Epik AI ne donne quasiment aucune indication sur la façon dont sont traitées ces données. Dans de tels cas, il est possible que l'entreprise à l'origine de l'application se serve de ces photos pour entraîner ses modèles d'intelligence artificielle, sans avoir recueilli le consentement des personnes concernées.
L'application ne permet pas non plus aisément à l'utilisateur de demander la suppression de ses données personnelles, contrairement à ce que requiert la législation européenne en matière de protection des données personnelles. Epik AI Photo Editor est développée par Epik AI, qui appartient elle-même à Snow Corporation, dont la maison-mère, Naver, est un groupe sud-coréen.
Auprès de la chaîne américaine CNBC, Naver a affirmé que "l'application Epik ne stocke aucune information personnelle, ce qui inclut les selfies qui sont utilisés pour créer les images de la série 'photo de classe'".
"C'est mal"
L'application est déjà critiquée sur les réseaux sociaux, notamment du côté des artistes, dans un contexte où une grève historique à Hollywood vient de s'achever pour dénoncer l'utilisation de l'intelligence artificielle au cinéma.
"Les gens qui payent pour entraîner des intelligences artificielles avec leurs photos... C'est mal. Il y a de sérieux problèmes juridiques et éthiques. L'IA plagie les artistes et fait perdre leur travail aux gens. Tout le monde fait tourner de fausses images pour tromper les internautes, et cette technologie s'améliore à cause de votre mode des photos de classe", s'est insurgée l'actrice et productrice Franchesca Ramsey sur Twitter.
En effet, Yearbook AI est une fonction payante, contrairement à de nombreuses applications de ce genre. Une caractéristique qui peut, en plus du reste, amener des escrocs à propager des copies malveillantes de l'application afin de générer des revenus et de voler les données personnelles des victimes.