Google accusé de trahison au profit de la Chine: Trump souhaite l'ouverture d'une enquête

Donald Trump - Alex Edelman / AFP
Donald Trump ouvre un nouveau front contre Google. Mardi, le président des Etats-Unis a promis que son administration allait "examiner" si le moteur de recherche américain s’était rendu coupable de trahison au profit de la Chine, comme l’a assuré ce week-end le controversé Peter Thiel, figure historique de la Silicon Valley et soutien inconditionnel du locataire de la Maison blanche.
Au cours d’une conférence puis sur la chaîne Fox News, Peter Thiel a accusé Google de travailler avec "la Chine communiste" dans le domaine de l’intelligence artificielle, un enjeu stratégique pour la sécurité nationale. Selon lui, la société aurait été "infiltrée par les services sécurité chinois" et aurait ainsi choisi de collaborer avec eux plutôt que de se faire voler ses technologies par Pékin.
"Une grande partie des employés de Google sont des gauchistes"
Dans le même temps, poursuit le co-fondateur de PayPal, Google refuse de travailler avec l’armée américaine. L’an passé, l'entreprise a bien renoncé à un contrat avec le Pentagone en raison du mécontentement d’une partie de ses employés. Ce projet gouvernemental, baptisé Maven, avait pour but d’utiliser des logiciels d’intelligence artificielle afin d’améliorer l’analyse des images vidéo filmées par les drones de l’armée américaine.
Pour Peter Thiel, les actions de Google "s’apparentent à de la trahison". Appelant le FBI et la CIA à lancer une enquête, il avance ensuite une deuxième hypothèse: "une grande partie des employés de Google sont des gauchistes qui pensent que les Etats-Unis sont pires que la Chine". Pourtant, un possible retour du moteur de recherche sur le marché chinois avait suscité, fin 2018, un important mouvement de contestation interne.
Peter Thiel n’a fourni aucune preuve pour étayer ses affirmations. L’entreprise a d’ailleurs immédiatement démenti collaborer avec le gouvernement chinois – même si elle a bien ouvert fin 2017 un laboratoire de recherche spécialisé dans l’intelligence artificielle dans le pays. Depuis 2010, ses principaux services sont en outre bloqués par le régime de Pékin.
Nouvelle opportunité d’attaquer Google
Qu’importe pour Donald Trump, qui estime que Peter Thiel "connaît davantage ce sujet que tout le monde". Pour le président américain, ces accusations sont en tout cas une nouvelle opportunité d’attaquer Google. Il est vrai que le géant du Web entretenait des relations privilégiées avec Barack Obama. Et que ses dirigeants avaient ensuite ouvertement soutenu Hillary Clinton lors de la dernière élection présidentielle.
Depuis, l’entreprise a confié son lobbying à des personnalités plus proches du parti républicain. Mais les rapports avec l’administration Trump ne se sont guère améliorées. La société est notamment accusée de faire taire les opinions conservatrices – par exemple en bannissant Alex Jones, fondateur du site complotiste InfoWars. Selon la presse américaine, une enquête pour pratiques anti-concurrentielles serait par ailleurs en préparation.