SOS+, l'application de secours française qui a séduit Tim Cook

"J’ai appris le code en neuf mois pour pouvoir participer au concours, c’est assez fou", lâche Ryan Delepine qui avoue ne pas connaître d’autres langages de programmation. À 19 ans, ce jeune Rennais est pourtant l’un des jeunes développeurs repérés par Apple et invité à participer à la WWDC en juin dernier à l’Apple Park de Cupertino.
Grâce à son application baptisée SOS+ qu’il a créée tout seul, il est l’un des lauréats du Swift App Challenge, un concours organisé par l’entreprise pour couronner les meilleures applications sous Swift, l’outil de code d’Apple.
"Je voulais faire une application qui ait du sens"
Il y a encore peu de temps, il bouclait sa première année de BTS de commerce et concevait des interfaces ainsi que des maquettes de sites internet. Il les soumet à un ingénieur d’Apple qu'il connaît. "C’est lui qui m’a fait découvrir Swift et m’a dit de m’inscrire à ce concours", raconte Ryan. "Je me suis vite aperçu que ça allait devenir une passion pour moi et que ça donnerait une nouvelle dimension à mes projets."

Et pour le concours, il lui fallait d’ailleurs un projet d’application. Son papa travaillant dans la police, son frère passant les concours pour devenir pompier et toute une famille au service des autres, l’idée vient d’elle-même. "J’ai grandi dans une famille où l’on veut aider les gens. Je voulais une application qui ait du sens et qui puisse permettre aux utilisateurs d’avoir une réelle plus-value, qu’elle serve à tout le monde, avec une interface la plus agréable possible et la plus simple à utiliser", raconte le Breton.
Ainsi est née SOS+, une application qui fournit des informations d’urgence pour toutes les situations. On y trouve les numéros utiles (pompiers, police, SAMU, etc.), les gestes d’urgence à connaître face à un arrêt cardiaque, un malaise ou un simple saignement de nez, et toutes sortes d'informations.
Les numéros d'urgence à portée de clic
L’application se présente sous différentes parties: les numéros d’urgence avec un lien vers la page du service recherché ; la liste de tous les numéros selon le pays dans lequel on se trouve avec un lien vers Apple Plans pour trouver le centre d’urgence le plus proche ; un questionnaire d’urgence pour juger de la situation.

Le questionnaire va permettre de connaître le niveau d’urgence et rediriger vers le bon service, d’envoyer un SMS aussi si vous n’êtes pas en mesure d’appeler. Il est possible d’ajouter ses contacts à prévenir et ils pourront être avertis par SMS. Des éléments qui en font un pendant en ligne à la connexion de secours par satellite lancée récemment sur les derniers iPhone. Là, elle fonctionnerait sur tous types de smartphones Apple.

Se rêver en développeur à l'Apple Park
Encore peu familiarisé avec l’anglais, le jeune homme a néanmoins pu présenter son application à Susan Prescott, en charge des relations avec les développeurs, mais surtout à Tim Cook en personne lors de la conférence des développeurs. "Ça a été la surprise de pouvoir lui présenter mon projet d’application, j’étais extrêmement content de pouvoir le faire", se souvient Ryan qui, s’il était impressionné par le patron d’Apple, l’a trouvé "décontracté et facile d’accès", à l’écoute et intéressé.

Et son application SOS+ n’a laissé personne indifférent à Cupertino. Il faut dire qu’elle a tout pour plaire à Apple: un nom qui sonne maison, une interface que l’on croirait tirée de celle d’Apple, un but humaniste et une simplicité d’usage qui répond aux critères habituels. Il espère à présent qu’elle pourra être déployée aux États-Unis et en France d’ici 2024. En attendant d’autres projets qu’il mûrit.
De son passage à la WWDC et ses échanges sur place, Ryan Delepine en est revenu avec des étoiles plein les yeux. "J’envisage vraiment une carrière dans le développement ou le design. J’hésite encore", lâche-t-il en rigolant, s’imaginant déjà travailler à l’Apple Park plus tard. "Ce serait vraiment incroyable, un de mes plus grands rêves", s’enthousiasme le jeune garçon qui va pour le moment s’en retourner à ses études et à sa 2e année de BTS.