Tech&Co
Apple

Apple repousse le lancement de son nouveau système d'IA générative dans l'Union européenne

Craig Federighi présente Apple Intelligence lors de la keynote d'introduction de la WWDC 2024

Craig Federighi présente Apple Intelligence lors de la keynote d'introduction de la WWDC 2024 - Apple

Apple justifie ce report par des "incertitudes réglementaires" liées au règlement sur les marchés numériques.

Apple l'avait annoncé le 10 juin dernier lors de la keynote d’ouverture de la conférence WWDC des développeurs : l'entreprise se lance officiellement dans la course à l'intelligence artificielle face à Microsoft, Open AI et Google. Si les détails de mise sur le marché restent encore flous, on apprend que le déploiement de l'IA est finalement repoussée dans l'Union européenne.

Des "incertitudes réglementaires"

Apple a indiqué vendredi qu'il reportait sine die le lancement de son système d'intelligence artificielle (IA) générative dans l'Union européenne, du fait d'"incertitudes réglementaires" liées au règlement sur les marchés numériques (DMA), selon une porte-parole.

Le groupe s'inquiète, en particulier, des obligations fixées par la DMA en matière d'interopérabilité, qui doit permettre de communiquer entre différentes plateformes et systèmes de messagerie mais pourrait poser, selon Apple, un risque pour la sécurité et la protection des données personnelles.

Apple Intelligence, la nouvelle nomenclature qui doit optimiser l'utilisation de ses appareils, de l'iPhone au Mac, grâce à l'IA générative, permettra de créer des contenus, en texte, image ou son, sur simple demande formulée en langage courant, ou d'obtenir des réponses détaillées à des questions. De la même manière, il sera désormais possible de créer son propre émoji personnalisé ou de trouver une photo dans ses albums en la décrivant à l'oral.

Le groupe de Cupertino cherche ainsi à rattraper son retard dans le domaine de l'IA générative, alors que plusieurs de ses grands concurrents proposent déjà, depuis plusieurs mois, des produits intégrant cette technologie. Lors de la présentation d'Apple Intelligence, Apple a mis en avant la sécurité de son système, l'un des chevaux de bataille de l'entreprise depuis des décennies.

Un détenteur d'iPhone équipé d'Apple Intelligence pourra ainsi profiter de la puissance de calcul de serveurs à distance (cloud computing) et ne pas se limiter aux capacités de son smartphone, sans que ses données ne soient stockées ou utilisées par d'autres.

Un risque pour la sécurité des données invoqué

La DMA, entrée en vigueur début mars, doit contraindre les géants technologiques à s'ouvrir à la concurrence. Le règlement cible tout particulièrement Apple, qui devra notamment autoriser, sur ses produits, l'installation d'autres boutiques d'application que son Apple Store.

"Nous craignons que les obligations de la DMA en matière d'interopérabilité ne nous force à mettre en péril l'intégrité de nos produits d'une manière risquée pour la sécurité des données et leur protection", a expliqué la porte-parole d'Apple.

De ce fait, a-t-elle ajouté, "nous ne pensons pas que nous seront en mesure de mettre à disposition des utilisateurs de l'Union européenne, cette année, trois fonctionnalités", notamment Apple Intelligence.

Le report concerne aussi la possibilité de projeter sur un autre support l'image d'un écran d'iPhone ou de partager le contenu de son écran avec une personne lors d'une conversation en ligne.

Lors du dernier WWDC, Apple avait précisé qu'il faudra attendre l'automne prochain pour obtenir un premier aperçu en anglais et possiblement qu'aux Etats-Unis dans un premier temps.

PB avec AFP