Vente de médicaments à l'unité, c'est parti!

Les officines volontaires de quatre régions vont délivrer à titre d'expérimentation des médicaments à l'unité (Photo d'illustration). - Justin Sullivan - AFP
Acheter des médicaments à l'unité, c'est désormais possible. L'expérimentation de la vente à l'unité a débuté ce mardi matin, après la publication d'un décret au Journal officiel. Selon ce décret, daté du 15 septembre, la délivrance à l'unité de médicaments concernera des antibiotiques. Quatorze ont été retenus par le ministère de la Santé. L'expérimentation vise non seulement à lutter contre la surconsommation de médicaments, mais aussi à réduire la résistance aux antibiotiques, favorisée par des prises trop importantes.
Quatre régions testent ce nouveau type de vente: l'Ile-de-France, la Lorraine, le Limousin et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur). Les officines qui participent à l'expérimentation ont choisies sur la base du volontariat. Elles doivent recueillir par écrit, à l'aide d'un formulaire spécifique, le consentement des patients qui participent à l'expérimentation. Nom et prénom du patient, nom du médicament, posologie, notice, date limite d'utilisation et numéro du lot pour assurer la traçabilité figureront sur le conditionnement dans lequel seront placées les pilules, selon les règles d'étiquetage précisées dans le décret.
Trois ans d'expérimentation
Le décret prévoit une rémunération pour chaque officine de pharmacie délivrant des médicaments à l'unité dans le cadre de l'expérimentation pendant une période de douze mois consécutifs: jusqu'à 1.500 euros par an pour les pharmacies "expérimentatrices", et jusqu'à 300 euros pour les "témoins", qui continueront à délivrer des boîtes.
Selon le budget de la Sécurité sociale de 2014, l'expérimentation doit durer trois ans. Un bilan d'étape sera effectué dans un an par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Ce point d'étape permettra d'évaluer l'impact sur l'activité des pharmacies, la modification des volumes d'antibiotiques dispensés, les économies générées (en tenant compte des surcoûts liés à la rémunération des pharmaciens), la diminution du volume d'antibiotiques consommés et de la quantité d'antibiotiques stockée dans les foyers, ainsi que les changements de comportement vis-à-vis de la consommation d'antibiotiques.
Pour ce premier test, un objectif national de 100 pharmacies a été fixé.