Trois marches blanches pour Naomi Musenga prévues mercredi

Plusieurs marches blanches sont prévues aujourd'hui en hommage à Naomi Musenga, décédée après avoir été délaissée par une opératrice du SAMU.
Strasbourg, Paris, Valence: trois marches blanches sont organisées mercredi en hommage à Naomi Musenga, cette Strasbourgeoise de 22 ans, décédée quelques heures après avoir été raillée au téléphone par les secours qui avaient refusé de la prendre immédiatement en charge.
Plusieurs centaines de personnes émues par l'histoire tragique de cette jeune femme sont attendues à Strasbourg pour participer à la marche qui partira à 17H00 de la place Kléber, au coeur de la capitale alsacienne.
Ses parents, ses frères et soeurs et ses amis prendront part à cet hommage solennel, organisé par un collectif sur Facebook baptisé "Justice pour Naomi Musenga", a-t-on appris mardi auprès de la famille. Le collectif souhaite rendre un "hommage digne à la mémoire de Naomi" et "soutenir sa famille".
Rassemblement "pacifiste"
Les parents de Naomi Musenga demandent "que justice soit faite" et veulent connaître les circonstances de la mort de leur fille. Le collectif entend que "plus jamais cela ne se reproduise", peut-on lire sur la page du groupe suivie par plus de 7.500 internautes.
"En solidarité", le Centre d'observation des inégalités (Codi) organise également un rassemblement sobre et "pacifiste" à Paris à la même heure. La manifestation partira de la place de l'Opéra et se rendra devant le ministère de la Justice voisin. "Il n'y aura pas de banderole ni de messages politiques. On veut que cela soit plutôt quelque chose de pacifiste plutôt que revendicatif, avec des messages d'amour", a souligné le délégué du Codi Thierry Paul Valette interrogé par l'AFP. Pour le Codi, Naomi Musenga a été victime de discrimination. Son jeune âge "est certainement quelque chose qui a joué en sa défaveur", a estimé Thierry Paul Valette. Une marche est également prévue à Valence (Drôme) sous l'égide du Codi.
"De graves dysfonctionnements"
Naomi Musenga, jeune mère d'une fillette de 18 mois et qui aimait participer à des défilés de mode, est décédée après avoir été hospitalisée le 29 décembre, victime d'un infarctus. Quelques heures avant son transport à l'hôpital, elle avait appelé le Samu en raison d'intenses maux de ventre. L'opératrice, sur un ton moqueur, l'avait invitée à contacter SOS Médecins, ce qui avait retardé l'intervention des secours.
Révélée par l'hebdomadaire alsacien Heb'di, l'affaire a provoqué une vague d'indignation après la diffusion de l'enregistrement par les médias nationaux. La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'était déclarée "profondément indignée", dénonçant de "graves dysfonctionnements".
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