Retraites: dans les quartiers défavorisés, la mobilisation a du mal à prendre malgré l'opposition à la réforme

Une nouvelle journée de manifestations avant "la France à l'arrêt" le 7 mars. Ce jeudi, les syndicats organisent leur cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour maintenir une pression sur les députés qui poursuivent leurs débats à l'Assemblée.
Une mobilisation qui a toutefois bien du mal à prendre dans certains quartiers plus défavorisés, où les habitants ne peuvent se permettre de faire grève et ainsi perdre des journées de salaire.
Problèmes du quotidien
BFMTV s'est rendu à Grigny, une commune de l'Essonne peuplée de 28.500 habitants dont 44% qui vivent sous le seuil de pauvreté. Et nombreux sont les Grignois à avouer être bien plus préoccupés par leurs soucis financiers du quotidien que par la réforme des retraites.
"La principale préoccupation des gens ce n’est pas vraiment l’avenir, se projeter à 65 ans, mais c’est l’immédiat. Il y a beaucoup de gens qui pensent à l’inflation, au fait de remplir leur frigo", dit l'un d'entre eux.
"Nos parents, ils ne peuvent pas faire la grève, faire des manifestations sachant qu’ils ne seront pas payés. Déjà que c’est compliqué…", ajoute encore un jeune homme rencontré par BFMTV.
Sur le marché de la ville, le stand du maraîcher est le point de rencontre de nombreux manutentionnaires ou agents d'entretien, qui viennent faire leurs achats après leur journée de travail souvent situé à plus d'une heure de transports de leur lieu d'habitation.
"On soutient les gens qui font les manifestations. Seulement mon soutien, je ne peux rien faire", admet une femme de ménage venue acheter des fruits.
"Grigny dit non!"
Maire depuis 2014, le communiste Philippe Rio est bien conscient du problème, et détaille la situation de bon nombre de ses administrés auprès de BFMTV.
"Il y a parfois de la résignation, une part trop importante de fatalisme, c’est aussi le risque de se faire virer. Lorsque l’on est en CDD, de manière successive, on ne peut pas se permettre de se mobiliser. La fragilisation sociale n’engage pas à la mobilisation", martèle-t-il.
Sur le fronton de la mairie, une banderole a été déployée: "Réforme des retraites: Grigny dit non!", peut-on lire.