Rémi Fraisse: des lycées bloqués à Paris

Manifestation d'étudiants et de lycéens, le 13 novembre à Paris. - Thomas Samson - AFP
La fermeture mercredi de l'université Rennes-2 afin d'empêcher la tenue d'une assemblée générale consacrée à la mort de Rémi Fraisse va-t-elle mettre le feu aux poudres? Ils sont quelques centaines de lycéens et étudiants à manifester à Paris ce jeudi après midi, après un premier rassemblement à 11 heures, place de la Nation. Des assemblées générales sont également prévues dans les facultés de Lyon, Rennes et Toulouse. A Rennes-2, quelque 350 étudiants se sont réunis dans le calme.
Selon la police, entre dix et huit lycées parisiens étaient bloqués jeudi. La capitale compte plus de 200 lycées dont une moitié sont publics. La mobilisation était plus importante jeudi et vendredi derniers, avec respectivement une trentaine et une vingtaine d'établissements bloqués.
Révélations du Monde: "De l'huile sur le feu", pour la Fidl
Cette manifestation intervient au lendemain des révélations du Monde sur des conversations des gendarmes au moment de la mort de Rémi Fraisse. Le procès-verbal publié par le quotidien montre que les forces de l'ordre avaient immédiatement eu conscience de la gravité de l'état du jeune homme de 21 ans, autrement dit de sa mort. Pour la Fidl, syndicat étudiant qui appelle à manifester, cela équivaut à "jeter de l'huile sur le feu". Le syndicat appelle à "une manifestation dans le calme", surtout après les violences qui ont émaillé mercredi des rassemblements tenus devant des lycées de la Seine-Saint-Denis.
En Seine-Saint-Denis justement, aucun établissement n'était bloqué jeudi matin. "Il y a eu des tentatives de blocage mais tous les élèves ont été accueillis dans leur établissement ce matin", a déclaré l'inspection d'académie. Selon une source policière, "ni feu de poubelle, ni agression" n'ont été recensés, mais douze personnes ont été interpellées pour "transport d'engins incendiaires" à Saint-Denis, Saint-Ouen et Épinay-sur-Seine.
Lycéens, étudiants: des revendications disparates
La semaine dernière une petite trentaine de lycées parisiens avaient déjà été partiellement ou totalement bloqués. Ce jeudi 13 novembre, de nouvelles manifestations à Paris, mais aussi Marseille, Nantes ou Bordeaux sont prévues. L'hommage à Rémi Fraisse est notamment porté par l'Unef (Union nationale des étudiants de France) et l'UNL (Union nationale lycéenne, premier syndicat de lycéens, ndlr) qui exigent que soit faite "toute la vérité" sur la mort du jeune opposant écologiste.
Mais bien d'autres revendications s'y ajoutent. D'abord celles du Mouvement interluttes indépendant (Mili) proche de l'extrême gauche qui réclament l'arrêt de l'utilisation "Flash-Ball", des "grenades offensives" (dont l'une a vraisemblablement causé la mort de Remi Fraisse) ou encore, des "contrôles au Faciès". Le mouvement donne aussi sur sa page Facebook, la liste des 27 établissements qui pourraient, selon lui, être bloqués ce jeudi.
L'expulsion de lycéens sans-papiers mobilise aussi les lycéens. Le cas de Yero, jeune mauritanien sans-papiers en CAP de menuiserie à Paris placé en centre de rétention à Vincennes, est comme l'explique William Martinet, président de l'Unef, emblématique de cette lutte.
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