Comment la démographie va peser sur le poids de chaque religion

Musulmans en train de prier à Cape Town en Afrique-du-Sud. - RODGER BOSCH / AFP
La natalité dans les pays de religion musulmane étant plus forte que celle des pays à dominante chrétienne, l'islam pourrait devenir la première religion mondiale d'ici à 2075, révèle une étude du Pew Research Center repérée par The Guardian. Au contraire, les populations sans attachement religieux seront de moins en moins nombreuses au fur et à mesure que les chrétiens et les musulmans voient grossir leurs rangs.
L'analyse de l'institut montre des changements démographiques significatifs qui donneront leurs effets dans le temps. Ainsi, entre 2010 et 2015, environ 31% des bébés nés dans le monde avaient des parents musulmans, dépassant de loin la part de la population musulmane mondiale qui est de 24%. Dans la même période, 33% des bébés du monde sont nés chez les chrétiens, seulement un nombre à peine plus élevé que leur proportion de 31% de la population mondiale.
De moins en moins de personnes sans religion
L'âge et la fécondité des populations musulmanes devaient accélérer l'évolution. C'est entre 2030 et 2035 que s'opérera le basculement en termes de nombre de naissances. Pendant cette période, le nombre d'enfants nés de personnes de religion musulmane, soit 225 millions, deviendra légèrement plus important que celui d'enfants nés de chrétiens, soit 224 millions.
L'étude montre aussi que les personnes ne se réclamant d'aucune religion, qu'elles soient athées ou agnostiques, ont une natalité plus basse. Elles représentent 16% de la population mondiale pour seulement 10% des naissances. Vers 2055-2060, cette part tombera à 9% des naissances.
Le Pew Research Center fait remarquer que ces populations hors des religions révélées se concentrent "dans des zones de vieillissement démographique et où la fécondité est basse comme en Chine, au Japon, aux Etats-Unis et en Europe". Dans cette évolution de la répartition démographique mondiale, l'Afrique subsaharienne va jouer un rôle éminent, au fur et à mesure que la mortalité infantile recule.