Déconfinement: des Parisiens évacués du canal Saint-Martin, la consommation d'alcool interdite
Désertées pendant 55 jours, les artères parisiennes fourmillent à nouveau, à la faveur du déconfinement enclenché ce lundi. Autour du canal Saint-Martin, entre le 10e et le 11e arrondissement de Paris, la foule ne s’est pas fait attendre. Promenades, apéros… En cette fin de journée, ils sont nombreux à avoir pris d’assaut ce spot au bord de l’eau, au mépris parfois des mesures de distanciation physique et du port du masque pourtant obligatoires.
"Les gens se punissent d’eux-mêmes. A quoi on joue?", a réagi sur BFMTV le Dr Robert Sebbag, infectiologue à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris. Inquiet, il ajoute: "Les médecins n’ont pas envie de revivre ce qu’ils ont vécu" au pic de l’épidémie.
"On ne peut pas rigoler avec cette maladie"
En début de soirée, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger ceux qui ne respectaient pas les mesures barrières et l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes. Munis de hauts-parleurs, les policiers leur ont donné l'ordre de "circuler".
Le docteur Sebbag rappelle le danger que représentent notamment les cas asymptomatiques dans la propagation du virus. "On ne peut pas rigoler avec cette maladie", insiste-t-il.
La consommation d'alcool interdite
Dans la soirée, Christophe Castaner a fait savoir qu'il avait demandé au préfet de Paris d’interdire la consommation d’alcool le long du canal Saint Martin et des voies sur berge. Une décision rapidement acceptée par le préfet Didier Lallement, et qui prendra effet dès mardi 12 mai.
"La réussite du déconfinement passe par la prudence et le civisme de chacun. Face à l’irresponsabilité de certains comportements, j’ai demandé au @prefpolice d’interdire la consommation d’alcool le long du canal Saint-Martin et des voies sur berges", a écrit le ministre sur Twitter.
Dans la foulée, la préfecture de police de Police a déploré dans un communiqé "avoir à prendre, dès le premier jour, des mesures de régulation apparemment indispensables, tant que le respect des consignes sanitaires n'est pas considéré par tous, non comme une obligation, mais comme un devoir".
Si le bilan de dimanche était encourageant avec 70 décès - chiffre le plus bas depuis le 17 mars - il a grimpé ce lundi, avec 263 nouveaux morts pour un total de 26.643 victimes en France. Trois nouveaux foyers épidémiques ont par ailleurs été détectés en Nouvelle-Aquitaine et en Vendée, zones classées en "vert".