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"On va mourir ici": dans un foyer de travailleurs du Val-de-Marne, la promiscuité à l'heure du confinement

Dans un foyer du Val-de-Marne,lLa promiscuité rend difficile le confinement.

Dans un foyer du Val-de-Marne,lLa promiscuité rend difficile le confinement. - BFM Paris

Dans le Val-de-Marne, les résidents d'un foyer de travailleurs font part de leur inquiétude sur la propagation du coronavirus. Alors qu'ils doivent vivre dans de toutes petites chambres et des espaces partagés, le confinement est difficile à respecter, certains craignent pour leur santé.

Comment respecter le confinement dans un foyer de plus de 200 résidents? Dans un foyer de travailleurs à Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne, cette question du confinement est mise à rude épreuve. Les résidents vivent dans des chambres de 7m2 et partagent des espaces communs.

"Même un détenu qui a commis des délits ou des crimes, on l'enferme pas dans 6m2 donc évidemment les gens sortent, évidemment", constate Thierry, résident du foyer Adoma. 

Dans ce foyer de travailleurs résident de nombreuses personnes âgées ou à la santé fragile. C’est le cas de Thierry, 60 ans, qui souffre d'une affection longue durée aux poumons. Inquiet, il est aussi défaitiste face à la propagation de la maladie. 

"Ici on va tous y passer, ça va faire la même chose que dans les Ehpad. Je préférerais être détenu et suivi par un service médical. On va mourir ici, on va mourir", insiste-t-il. 

Les parties communes partagées par les 281 résidents

Dans ce foyer vétuste, en passe d’être démoli puis transformé en résidence sociale dans les prochains mois, les conditions d'hygiène sont source de préoccupation. Hors des minuscules chambres, tous les équipements sont partagés par les 281 résidents. Et dans les parties communes, notamment les douches et les toilettes, l'hygiène est plus que douteuse. 

Dans l'établissement, les résidents se sentent esseulés et dénoncent le manque d'action du bailleur Adoma qui selon eux n'est jamais allé leur rendre visite. Le bailleur assure de son côté suivre la situation de très près et avoir pris des dispositions.

"On bénéficie également d'un logement de fonction qui est inoccupé au sein du foyer et qui peut être aménagé pour y installer une ou deux personnes", explique Camille Bonin, directeur Etablissement Île-de-France chez Adoma.

Pour le moment aucun patient n’a officiellement été testé positif au covid-19, mais une trentaine de résidents se plaignent de ressentir des symptômes.

Dah Magassa, Thibault Cordier avec Carole Blanchard