Novelli : « Cette baisse de la TVA, c'est pas gratuit ! »

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C'est le grand jour pour la baisse de TVA dans la restauration. Les restaurateurs réclamaient cette TVA à 5,5 % depuis plusieurs années, c'est aujourd'hui mercredi 1er juillet, chose faite, et ils ont promis que les consommateurs allaient voir la différence sur les additions, qu'ils allaient augmenter les salaires, embaucher et investir pour se moderniser. Des promesses auxquelles Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et moyennes entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation, croît : « Ce sont les termes du contrat d'avenir que nous avons signé avec les organisations professionnelles. Il faut qu'il y ait des contreparties à cette baisse [de la TVA]. C'est pas gratuit : 2 milliards nets pour les cafés et les restaurants. Donc les contreparties doivent être pour les consommateurs, pour les salariés et pour les entrepreneurs. Il y a des jeunes restaurateurs qui vont par exemple mettre le paquet pour l'investissement, et d'autres qui sont à 2 ans de la retraite et qui vont mettre le paquet sur la formation, l'apprentissage... »
« Le 1er juillet, c'est un point de départ, pas d'arrivée »
Alors que certains doutent que les restaurateurs tiennent leurs promesses, arguant de l'absence de contrôle et de sanction prévue en cas de manquement, Hervé Novelli tente de rassurer : « Ce contrat d'avenir, moi j'y crois. Depuis le tour de France que j'ai entrepris - j'ai visité toutes les régions depuis le 28 avril - pour populariser ce contrat d'avenir, je pense que la mobilisation commence à s'opérer. Mais le 1er juillet, c'est un point de départ, pas d'arrivée. Ce contrat d'avenir est pour 2 ans. On fera les comptes d'ici là, avec un comité de suivi qui sera installé le 22 juillet, avec les organisations professionnelles, les pouvoirs publics, des personnalités qualifiées - André Daguin par exemple [ndlr, ancien chef étoilé, André Daguin a été président de la puissante Union des métiers de l'industrie hôtelière, qui rassemble les professionnels de ce secteur] -, des parlementaires, députés et sénateurs, de l'opposition comme de la majorité. Ils publieront tous les 6 mois les chiffres. »
« Le juge, c'est le consommateur »
Qu'il n'y ait pas de mécanisme de contrôle, le secrétaire d'Etat en charge du Commerce, « ne le regrette pas. On a quitté le contrôle des prix depuis 1986, argumente-t-il. Dans un pays moderne, on peut avoir des mécanismes de régulation, mais pas des mécanismes de fixation. Il y a un juge, c'est le consommateur, le client. Auquel je demande de regarder les vitrines où il verra l'affichette "la TVA baisse, les prix aussi", qui est un guide pour lui. Sinon, il va ailleurs. Le restaurateur sera sanctionné puisqu'il aura moins de clients. Ceux qui afficheront cette affichette devront bien sûr respecter cette baisse des prix telle qu'elle est inscrite dans le contrat. »
« 40 000 embauches, c'est possible... »
Et quand on lui demande s'il croît au chiffre promis côté recrutement, Hervé Novelli, d'abord quelque peu sceptique, finit par botter en touche : « 40 000 embauches, c'est possible. Ça va dépendre de la durée de la crise. Cet objectif - 20 000 emplois, 20 000 apprentis - a été fixé en fonction de la tendance depuis 10 ans qui est autour de 15 000 créations d'emplois. On demande un effort et on va y arriver si tout va bien. Si on n'y arrive pas, que voulez-vous, je ne suis pas moi, celui qui décide des créations d'emplois. Nous verrons, nous ferons les comptes et verront si ça s'est bien passé sur les prix, les investissements. »