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Mein Kampf: "Personne ne peut acheter ce livre sans savoir qui est Hitler"

Alors que la réédition de l’ouvrage antisémite d’Hitler fait polémique en Allemagne, un éditeur parisien, qui commercialise Mein Kampf depuis plusieurs années, assume son choix. "Personne ne peut acheter ce livre sans savoir ce qui s’est passé", argumente-t-il.

C’est un ouvrage honni partout dans le monde. Mein Kampf, le pamphlet antisémite d’Adolf Hitler, est réédité ce vendredi en Allemagne, assorti de nombreux commentaires, à "des fins pédagogiques". En France, Fayard a prévu d'éditer la version française, Mon combat, d'ici à deux ans. Mais une maison d’édition parisienne, Nouvelles éditions latines, la commercialise déjà dans sa version brute. Et son directeur, François-Xavier Sorlot, n’émet aucun scrupule à le faire.

"C’est un livre d’histoire (…) Personne ne peut acheter ce livre sans savoir qui est Hitler. Et sans savoir ce qui s’est passé", se défend l’éditeur.

Par ailleurs, un "avertissement lecteur" est glissé en préambule afin de rappeler "les crimes contre l’humanité" qui ont été commis, en application de cet ouvrage.

Un public plus large

Ce pavé de 688 pages, publié et traduit tel que le dictateur l’a écrit, intrigue de plus en plus de curieux. "Au départ, c’était beaucoup d’universitaires. Mais depuis trois mois, ce sont des gens qui s’intéressent à l’Histoire (…) Des personnes lambda", affirme l’éditeur. Suivant les années, entre 400 et 700 exemplaires sont vendus.

Face aux critiques et à la percée du Front national, François-Xavier Sorlot tente de se dédouaner. "L’extrême droite ne se revendique pas de cet auteur (…) Il y a des tout fous. Ce n’est pas parce que vous lisez un texte antisémite que vous devenez nazi", estime l’éditeur.

Pour autant, dans sa librairie, François-Xavier Sorlot laisse les exemplaires de Mein Kampf dans les cartons. "Il y a une interdiction à l’affichage", précise-t-il.

P. P. avec Salhia Brakhlia et Régis Desconclois