BFMTV
Société

Maximum requis contre Michel Fourniret et Monique Olivier

-

- - -

Dans un réquisitoire de 6 heures, l’avocat général a demandé la perpétuité « véritable » pour Michel Fourniret et la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 30 ans contre Monique Olivier.

Le procès Fourniret s'interrompt pour le week-end avant la reprise de l'audience lundi et les plaidoiries des avocats de la défense. Jeudi, les peines maximales pour les deux accusés ont été requises par l'avocat général devant la cour d'Assises des Ardennes.

L'avocat général, Francis Nachbar, est allé au bout de ce que permet la loi : la perpétuité véritable pour Michel Fourniret, c'est-à-dire que le tueur en série ne devrait jamais sortir de prison, aucun aménagement de peine n'est possible avant 2030 (il faut en effet déduire les 8 années de prison qu'il a déjà faites). Pour Monique Olivier, cette exception ne peut s'appliquer car les faits qui lui sont reprochés sont antérieurs à l'adoption de cette disposition spéciale dans le code pénal, mais avec les 30 ans de sûreté demandés par le procureur, elle ne devrait bénéficier d'aucune remise de peine avant cette période. Il faut dire que dans son réquisitoire de près de 6h, l'avocat général a particulièrement mis l'accent sur la culpabilité de Monique Olivier, « cette égérie du crime, cette muse sanglante, sans qui l'accusé serait resté le petit Fourniret ». « Vous n'avez tous les deux que les apparences de l'humain » a-t-il conclut, « mesdames et messieurs les jurés, je vous en conjure, ne faites pas courrir le moindre risque à nos enfants ».

Les familles étaient dans l'ensemble satisfaites de ces réquisitions, les avocats de la défense s'y attendaient aussi d'une certaine manière. Ainsi, maître Didier Seban, un des avocats des familles des victimes, estime que « à parcours criminel terrible, on ne pouvait pas demander moins que cette peine qui est le maximum légal applicable pour eux. Pour les familles, c'est ce qu'elles attendaient. Ce qui ressort de tous les débats, c'est qu'ils ont conjointement accompli leur parcours criminel, que l'un n'est pas plus responsable que l'autre ».

Pour Jean-Pierre Laville, le père d'Isabelle Laville, première victime de Fourniret en 1987, « la peine de Monique Olivier est trop légère. Elle est aussi coupable, sinon plus, que lui. Elle devrait avoir la peine maximale et ne pas pouvoir ressortir. Qu'elle ait 90 ans, 110 ans, je ne veux pas qu'elle ressorte. Vous me dites que le droit français ne le permet pas, est-ce que le droit français avait prévu que c'est elle qui enlèverait ma fille ? Qu'elle lui donnerait des médicaments qui la rendrait pratiquement dans le coma ? Elle l'a accompagné jusqu'au puits pour qu'il la jette, une femme comme elle ne devrait pas exister sur terre ».

A l'inverse, Maître Richard Delgénès, l'avocat de Monique Olivier, « c'est un parti pris flagrant. On a requis pendant 5 heures sur Monique Olivier, et je n'ai pas beaucoup entendu le nom de Michel Fourniret. Je suis surpris que Michel Fourniret, l'homme qu'on nous a décrit pendant 2 mois, qui n'a pas participé à son procès, qui a joué au pervers pendant toute l'audience, on n'en a pas dit un mot. La seule chose que l'on trouve à dire, c'est que Monique Olivier est pire que Michel Fourniret ».

Verdict attendu mercredi prochain.

La rédaction et Aurélia Manoli