Lyon: une prostituée se fait voler ses 250.000 euros d'économies par son voisin

Marie, 76 ans, a passé sa vie à économiser... jusqu'au jour où son voisin, sans scrupule, lui a tout dérobé. Devant la difficulté à prouver l'escroquerie, ses plaintes ont été classées sans suite.
Ni retraite, ni bas de laine. Ancienne prostituée, Marie F., âgée de 76 ans, n'a plus rien. Ses vingt années d'économies ont été dérobées par une personne qu'elle voyait tous les jours dans son immeuble du 1er arrondissement de Lyon: son jeune voisin. Depuis, en dépit des plaintes, rien n'y fait. Récit.
Marie, elle fait partie de ces prostituées "ancienne école". Elle a connu l'occupation, les hôtels fonctionnant jour et nuit... une autre époque: "C’était ma vie, je ne m’en plains pas, j’ai travaillé pendant vingt ans, je me suis ruiné la santé. Aujourd’hui on ne s’y reconnaît plus, les filles viennent de partout", raconte-t-elle au Progrès.
Elle-même fille de prostituée, Marie avait pour habitude de cacher ses gains dans un coffre à la banque. Sa vie n'est pas facile. Elle s'occupe de sa mère en fauteuil roulant et sa fille unique est handicapée.
Des biens achetés par l'escroc
Mais les choses se compliquent encore plus au moment du passage des francs aux euros en 2002. Progressivement, Marie commence à changer ses billets.Seulement, la conversion ne passe pas inaperçue dans l'établissement bancaire et celui-ci finit par prévenir la police. Un jour, elle reçoit une convocation à la brigade financière. Paniquée, elle retire tout l'argent de la banque. C'est à ce moment-là que son jeune voisin lui propose de cacher ses économies, soit plus de 250.000 euros, chez sa mère à lui. "Ne les laisse pas chez toi", lui aurait-il ordonné. Marie lui fait confiance. Elle ne reverra jamais le moindre euro. Les pleurs, les supplications, les appels, rien n'y fait. Marie a été escroquée par le jeune homme.
Elle décide alors de déposer plainte. D'abord classée sans suite par le parquet, puis relancée par une autre plainte devant un juge, la procédure s’est finalement soldée par un non-lieu, confirmé par la chambre de l’instruction en 2007, précise Le Progrès.
Plus révoltant encore, Marie apprend que son jeune voisin et sa famille ont acheté des biens sur "les quais de Saône et aux Terreaux". Mais rien ne prouve que ces biens ont été financés par l'argent détourné. Aujourd'hui, Marie n'a même plus le soutien de sa famille, sa mère et sa fille sont décédées. Et la justice l'a "laissé tomber", dit-elle.
Votre opinion