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Logement

La justice ordonne l'expulsion des Fralib

Sur les 182 salariés initiaux, 103 sont encore en lutte.

Sur les 182 salariés initiaux, 103 sont encore en lutte. - -

Le tribunal de grande instance de Marseille a ordonné ce mercredi l'expulsion « à partir du 1er juin, avec le concours de la force publique si nécessaire » des salariés de Fralib, occupant de nouveau leur usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône). Mais les syndicats comptent sur le soutien du président Hollande.

Le juge des référés du tribunal de grande instance (TGI) de Marseille ordonne « à compter du 1er juin 2012 l'expulsion, avec le concours de la force publique si nécessaire, de toute personne gênant les accès au site de la société Fralib », seul producteur de thés Lipton et tisanes Eléphant en France et dont la maison mère, Unilever, a annoncé la fermeture. Depuis vendredi dernier, les salariés de Fralib occupent de nouveau leur usine de Gémenos dans les Bouches-du-Rhône. Le TGI de Marseille a donc laissé hier mercredi un délai de 15 jours à la direction et aux salariés pour négocier et se mettre d’accord sur une solution avant que la décision ne soit applicable.
Une partie des salariés de Fralib qui n’acceptent pas le plan de sauvegarde de l’emploi en cours, souhaitent une table ronde pour mettre en place une solution alternative à la fermeture de leur usine avec le concours de Fralib. Le groupe Unilever refuse d’ores et déjà cette solution alternative et demande à ce que la décision de justice soit appliquée.
Les Fralib avaient reçu à cinq reprises le soutien de François Hollande pendant sa campagne.

« Hollande n’acceptera pas qu’on envoie les CRS à Fralib »

Olivier Leberquier est délégué CGT de Fralib Gémenos. En cas d’échec d’éventuelles négociations dans les 15 jours, il n’imagine pas le gouvernement envoyer les forces de l’ordre pour les déloger : « Pour que les forces de l’ordre viennent, il faudra que leurs patrons les y autorisent ; or ces derniers sont venus nous rencontrer à de multiples reprises sur le site, ils connaissent bien notre situation. Et je pense que François Hollande lui-même n’acceptera pas qu’on envoie les CRS à Fralib. Il a dit clairement à de multiples reprises qu’il était à nos côtés en tant que candidat à la présidentielle et qu’il le serait aussi s’il était élu. Aujourd’hui c’est le cas, donc "à nos côtés", c’est pas "à nos côtés avec les CRS" ! ».

Sur les 182 salariés initiaux, 103 sont encore en lutte. Ils se voient proposer un nouvel emploi au sein du groupe Unilever, ou un congé de reclassement dans la région, dans le cadre d'un troisième plan de sauvegarde de l'emploi validé par la justice marseillaise le 20 avril, les deux premiers ayant été retoqués.

La Rédaction, avec Lionel Dian