Les kiosquiers parisiens en grève

Ils protestent contre l'arrivée des nouveaux kiosques jugés peu pratiques et défendent le droit de diversifier l'offre de produits à vendre.
Leurs petites cabines vertes font partie du paysage parisien, mais les kiosquiers se sentent menacés. Estimant être "une espèce en voie de disparition", une partie d'entre eux sont en grève ce lundi, à l'appel du syndicat des kiosquiers. Une centaine étaient regroupés Boulevard Saint-Germain, ils prévoient de maintenir leur mouvement toute la semaine.
Les #kiosquiers parisiens en #grève à partir de ce lundi. Ils sont rassemblés bd saint germain @BFMParis @BFMTV @syndicatkiosk pic.twitter.com/6DSEaqYCx6
— Anne-Laure Banse (@AnneLaureBanse) November 6, 2017
Parmi les motifs de protestation, la mise en place prochaine de nouveaux kiosques dans les rues de Paris. D'ici 2019, 360 de ces boutiques de presse doivent être modernisés, remplacées par des kiosques nouvelle génération. Un prototype est déjà installé place d'Alésia dans le 14e arrondissement depuis le mois de mars. Mais si ce nouveau design qui propose un nouvel aménagement est décrit comme plus moderne et plus fonctionnel, il ne parvient pas à séduire les professionnels.
"Il n'y a pas de point d'eau, pas de toilettes, un espace réduit pour le kiosquier", énumère Hocine Driff, kiosquier à Montparnasse.
"Raccorder aux égouts tous les kiosques de la capitale, c'est techniquement impossible", répond sur France Bleu Olivia Polski, adjointe à la mairie de Paris en charge du commerce et de l'artisanat.
"Nous sommes devenus des travailleurs pauvres"
Autre sujet d'inquiétude des kiosquiers: leur survie financière. Confrontés à la baisse des vente de la presse et à de faibles commissions sur les titres vendus, les kiosquiers ne s'en sortent plus. Ils estiment être les oubliés de la chaîne de distribution de la presse. "Nous sommes devenus des travailleurs pauvres", écrivent-ils dans une pétition en ligne adressée à la maire de Paris Anne Hidalgo.
Pour s'en sortir, les kiosquiers demandent à pouvoir élargir la gamme de produits vendus en boutique. Même si aujourd'hui les kiosquiers sont autorisés à vendre par exemple des confiseries, la réglementation municipale leur impose de vendre au moins deux tiers de presse.
"Le nouveau règlement de la ville, toujours plus restrictif est un véritable frein à l'essor de nos activités économiques. La ville nous impose une restriction d'étalage, surtout une limitation de notre offre de produits hors-presse... Sommes-nous réellement des travailleurs indépendants?", s'interrogent-ils.
Les kiosquiers estiment par ailleurs que les subventions accordées par la ville ne sont pas satisfaisantes.
"Beaucoup de kiosquiers ne vivent pas au SMIC horaire. La mairie, pour palier à ces difficultés essaye de saupoudrer avec quelques subventions, mais ces subventions rapportées à ce que le kiosquier gagne par jour, ça ne lui fait même pas 3€ de l'heure!", explique Hocine Driff.
Ils réclament une augmentation des subventions à hauteur du SMIC horaire ou la "mise en salariat des kiosquiers concernés par la ville".
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