La justice déboute le retour de la famille Dibrani, Leonarda envisage le suicide

La jeune Rom assure qu'elle ne peut plus supporter sa nouvelle vie au Kosovo. La justice a rejeté mardi l'obtention de titres de séjour pour la famille Dibrani.
Le tribunal administratif de Besançon a rejeté mardi les requêtes des Dibrani, visant à l'obtention d'un titre de séjour en France. Une décision accueillie avec désarroi par la jeune Leonarda.
La famille de la collégienne rom, dont l'expulsion vers le Kosovo, le 9 octobre dernier pendant une sortie scolaire avait provoqué une polémique nationale, a encore la possibilité de faire appel de cette décision.
Le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur public qui s'était prononcé pour le rejet des requêtes lors de l'audience le 7 janvier, estimant que le préfet du Doubs n'avait "commis aucune erreur manifeste d'appréciation sur la situation personnelle des requérants" quand il a ordonné leur reconduite à la frontière.
Jusqu'à présent, l'ensemble des demandes judiciaires ou administratives du couple pour obtenir le droit d'asile ou un titre de séjour ont été rejetées.
"Ici, nous mourrons de faim"
De son côté, la collégienne rom kosovare a accueilli avec désarroi la décision de la justice, menaçant de se suicider."Ils (les autorités françaises) auraient mieux fait de nous tuer car ici ce n'est pas une vie, ce n'est pas de la justice mais de l'injustice, je vais me tuer car ici nous n'avons pas de vie", a-t-elle déclaré à Kosovska Mitrovica, au Kosovo où elle se trouve avec sa famille depuis leur expulsion de France.
"Ma patrie c'est la France, ici nous mourrons de faim (...) nous avons été envoyés ici pour mourir. L'avocat nous dit de ne pas désespérer car nous avons le droit de faire appel mais je ne crois plus en la justice", a-t-elle ajouté.
La loi a été "appliquée"
Le 9 octobre dernier à Pontarlier, la police avait pris en charge Leonarda Dibrani, 15 ans, à la descente d'un bus scolaire alors qu'elle participait à une sortie pédagogique, pour l'expulser avec sa famille arrivée irrégulièrement en France en janvier 2009, après avoir vécu plusieurs années en Italie.L'affaire avait suscité une vive émotion, et le président François Hollande avait lui-même pris la parole lors d'une allocution télévisée pour proposer à Leonarda de rentrer en France, mais sans sa famille. L'adolescente avait refusé et le chef de l'Etat était sorti politiquement affaibli de cette affaire.
A la mi-janvier, lors de sa conférence de presse semestrielle à l'Elysée, François Hollande avait jugé que l'affaire Leonarda était "réglée", assurant que la loi avait été "appliquée".
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