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Le FN espère gagner dimanche ses premiers cantons

Marine Le Pen, la présidente du Front national. Le FN mise sur la "vague bleu Marine" pour faire bonne figure aux élections cantonales des 20 et 27 mars et gagner ses premiers sièges, puisqu'il ne dispose aujourd'hui d'aucun conseiller général. /Photo pri

Marine Le Pen, la présidente du Front national. Le FN mise sur la "vague bleu Marine" pour faire bonne figure aux élections cantonales des 20 et 27 mars et gagner ses premiers sièges, puisqu'il ne dispose aujourd'hui d'aucun conseiller général. /Photo pri - -

PARIS (Reuters) - Le Front national mise sur la "vague bleu Marine" pour faire bonne figure aux élections cantonales des 20 et 27 mars et gagner...

PARIS (Reuters) - Le Front national mise sur la "vague bleu Marine" pour faire bonne figure aux élections cantonales des 20 et 27 mars et gagner ses premiers sièges, puisqu'il ne dispose aujourd'hui d'aucun conseiller général.

Les responsables frontistes restent cependant prudents sur les chances d'une percée dans un scrutin qui ne leur a jamais été favorable et se contenteraient de quelques coups d'éclat confirmant la dynamique impulsée par Marine Le Pen.

"Nous allons bouleverser la donne et avoir des conseillers généraux", a répété la présidente du FN lors de ses meetings de fin de campagne dans le sud de la France, où l'attendaient des supporters galvanisés, en nombre inhabituel pour un tel scrutin.

Selon un récent sondage Harris Interactive, le FN obtiendrait 15% des intentions de vote, contre 28% à la droite et 32% à la gauche.

Ce score serait supérieur aux 12% obtenus lors du précédent scrutin de 2004 où il avait pu se maintenir au second tour dans 276 circonscriptions sans pour autant gagner le moindre élu.

Mais il reste modeste au regard de la dynamique que les proches de Marine Le Pen disent sentir depuis son accession à la tête du parti en janvier.

Le nouveau chef de file du FN est en effet crédité de 19% à 24% pour 2012 et menace de barrer la route du second tour de la présidentielle soit à Nicolas Sarkozy, soit au candidat socialiste, à l'exception de Dominique Strauss-Kahn, seul assuré de l'emporter.

Ce scénario fait craindre à la classe politique un nouveau 21 avril, par référence à la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle en 2002, au détriment du socialiste Lionel Jospin, alors Premier ministre.

"COMME UN BOOMERANG"

Pour ne pas freiner l'élan de sa championne à 14 mois de la présidentielle, le FN voudrait donc marquer les esprits dimanche en se maintenant au second tour dans 200 cantons et en bataillant pour la victoire dans dix ou vingt d'entre eux.

Steeve Briois, le secrétaire général du FN, souligne la difficulté de la tâche avec un mode de scrutin majoritaire à deux tours.

"On part avec un boulet au pied. Les candidats sont des notables pratiquant le clientélisme, ça favorise les partis en place, surtout dans un contexte de forte abstention", explique-t-il.

En outre, le FN ne présente des candidats que dans 1.450 des 2.023 cantons renouvelables, soit environ trois sur quatre.

Les responsables du parti fustigent la décision de la majorité de relever de 10% à 12,5% le seuil des électeurs inscrits que doit obtenir un candidat pour se maintenir au second tour, tout en y voyant un avantage en cas de poussée FN.

"Leur but était de nous éliminer mais ça va leur revenir comme un boomerang", prédit Steeve Briois, car en rendant improbable des triangulaires, le système augmente les chances des frontistes qui passeraient le second tour.

"GÉNÉRATION MARINE"

Pour Bruno Bilde, directeur de cabinet de Marine Le Pen, l'objectif du FN est surtout de se maintenir dans un maximum de cantons au second tour face au PS "pour prouver que c'est sur nous que se reportent les électeurs UMP".

Fait nouveau, la présidente du FN, qui avait déjà mordu sur la gauche, tente à présent de capter le coeur de l'électorat sarkozyste avec un discours inédit sur la République et un réquisitoire contre "l'austérité sociale."

Elle propose deux remèdes, la sortie de l'euro et le protectionnisme garanti par un "Etat fort". Un programme qualifié "d'escroquerie politique" par des ténors de la majorité, à l'image de la ministre Nadine Morano.

Le FN mise sur ses bastions du Nord-Pas-de-Calais et de Provence-Alpes-Côte d'Azur, où il avait obtenu respectivement 22,20% et 22,87% aux régionales de 2010, mais vise des scores en Picardie, dans l'Oise et même dans l'Aisne.

Steeve Briois, qui se présente dans le Pas-de-Calais, pense ainsi pouvoir troubler le jeu à la faveur de la dispersion des voix à gauche, dont se revendiquent cinq candidats.

A Nice, l'ancien maire UMP Jacques Peyrat, membre à l'origine du FN, a conclu un accord avec son ancien parti et espère bien être élu face à l'ex-femme de l'actuel premier magistrat Christian Estrosi.

Le FN surveillera également le score à Perpignan de Louis Aliot, numéro deux du parti et compagnon de Marine Le Pen.

En tout état de cause, le FN, qui n'a pas hésité à recruter des candidats sur internet, profite du scrutin pour faire émerger la "génération Marine" en vue notamment des législatives de 2012.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse